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Syndicalistes mais néanmoins citoyens

Au cours d’un diner-débat qui n’est pas passé inaperçu, les commerçants, par le canal de l’UCIA, soumettaient aux candidats un certain nombre de problèmes leur tenant à cœur voici une quinzaine de jours. Par une démarche d’inspiration analogue, les travailleurs CFDT interpellent, à leur tour, les quatre têtes de listes. Ils viennent en effet, de leur adresser une lettre pour leur signifier que travailleurs, ils sont néanmoins citoyens et peut-être sensibles à certains problèmes ; capables par conséquent de les aborder sous un angle parfois plus original.

D’entrée de jeu, cette lettre souligne un fait nouveau : la décentralisation... « Du maire et de son conseil municipal - y est-il écrit - va dépendre de la vie locale. D’où cette question de base : quelles initiatives concrètes entendez-vous prendre pour instaurer des rapports nouveaux entre les élus et les habitants et associer les citoyens aux responsabilités (panneaux, bulletins en matière d’information, sondages, référendums en matière de consultation ?).

Ensuite, la lettre reprend les revendications anciennes de la CFDT : les transports collectifs vers les lieux de travail ; la garde collective des enfants ; l’accueil effectif des handicapés dans les diverses structures. Elle soulève des problèmes d’ordre plus général, s’inquiétant de l’avenir des MJC, de la possible coordination des efforts entre comités d’entreprises, MJC et municipalité dans le domaine culturel. Elle demande aux destinataires s’il est dans leurs intentions de consulter les travailleurs en matière de logement, circulation, transports équipements collectifs et d'une manière générale sur tous les problèmes généraux d’urbanisme. Elle se préoccupe de savoir si les travailleurs qui connaissent bien le retentissement des conditions de travail sur la qualité de l’éducation, seront indéfiniment tenus à l’écart de la ZEP (zone à éducation prioritaire d’Ozon-Les Renardières, appelant une concentration de moyens pour compenser les handicaps des enfants défavorisés par leur milieu de vie). La CFDT cherche à savoir quel rôle les candidats entendent jouer en matière économique, domaine où les communes peuvent, à défaut de pouvoir créer de nombreux emplois directs, avoir une action positive pour la mise en place des structures d’accueil ou de dialogue (entre partenaires économiques) ou encore une action d’incitation en matière de récupération de matériaux, d’économie d’énergie, de rénovation de l’habitat, "activités génératrices d’emplois ".

Élargissant l’optique, la lettre de la CFDT, dans un but de plus juste répartition des charges, des ressources, des efforts, pose la question de la coopération intercommunale et de sa concrétisation dans des équipements collectifs.

Enfin, aux « futurs chefs » de l’entreprise communale (585 salariés à la ville de Châtellerault), elle demande s’ils sont prêts à la concertation avec les syndicats de personnels municipaux pour favoriser les créations d’emplois (par le truchement des contrats-réduction du temps de travail) et essayer avec eux d’améliorer la qualité du service public ?

Bref, les candidats sont interpellés sur presque tous les problèmes par les citoyens-travailleurs dont le double vœu est de pouvoir entrer dans les débats avec leur sensibilité propre et en même temps de pouvoir façonner une cité où le monde du travail serait un peu moins étranger (un simple exemple à ce propos : les heures d’ouverture des grands services publics).

Il serait tout à fait paradoxal en effet que Châtellerault, ville ouvrière, s’organise sans tenir compte des suggestions de la majorité de sa population sur des points d’intérêt commun, même si par ailleurs, il n’est pas absolument évident - pour des raisons de tempérament ou de convictions profondes - que les ouvriers châtelleraudais partagent la même conception du bonheur et soient d’accord sur la part que la collectivité doive prendre dans son organisation.