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« Alors que le projet de Civaux est encore à l’étude, les dernières prévisions de consommation énergétique viennent montrer l’absurdité de construire de nouvelles centrales nucléaires en France » écrivent dans un communiqué commun l’Union locale CFDT, la coordination des comités anti-nucléaires de la Vienne, le SPNEV, le GSIEN, l’UFC et Pictecoop. Ils poursuivent :

« La consommation française d’énergie est passée de 188 millions de tonnes-équivalent pétrole en 1982, à 185 en 1982, soit une diminution de 1,5 %. En conséquence, le groupe “long terme énergie » du 9^e plan prévoit une consommation de 192 MTEP en 1985, révisant ainsi en baisse les prévisions faites en 1980 (219 MTEP) et en 1981 (197 METP). Il y a par ailleurs stagnation de consommation d’électricité depuis 1980 (environ 240 TwH) et le groupe de travail du Plan prévoit pour 1990 une fourchette de 345 à 367 TwH (milliards de kilowattheures).

« Lorsque Civaux a été mis à l’étude, les experts tablaient sur 415 à 450 TwH ; la différence correspond à la production annuelle de huit à dix tranches de 1.300 mégawatts. Ainsi, le parc électronucléaire qui sera mis en service en 1990, et dont les dernières centrales commandées sont en construction actuellement, sera largement excédentaire. Si vous avez eu la patience de lire ces quelques chiffres, vous avez compris que la construction de deux tranches de 1.300 MW à Civaux est inutile.

« Maintenir le cap nucléaire quand on connaît la lourdeur des investissements et les difficultés financières d’EDF… serait un gâchis économique incroyable, lourd de conséquences pour l’économie française. Un virage doit être pris. Il le sera.

« Sur le plan local, les différents partis politiques ferment les yeux sur l’inutilité du projet de Civaux et continuent de vanter les emplois et l’essor que devrait amener cette centrale. Pourtant les emplois régionaux… seraient beaucoup plus des maintiens que des créations : leur nombre, environ 1.200 pour la construction, serait loin des 15.000 demandeurs d’emploi de la Vienne et des 65.000 en Poitou-Charentes.

« Tout faire actuellement comme si le projet était retenu, préparer les infrastructures, faire des promesses démagogiques à court terme, ce n’est pas une réponse réaliste aux problèmes de développement économique de notre région. Il faut prévoir dès maintenant la reconversion de l’industrie nucléaire et élaborer un plan énergétique régional retenant les priorités en matière d’économies d’énergie et de développement des énergies renouvelables ».