« Retour

1190027/04/1983POITIERS

LA GRÈVE AU CHU : PEU D’INCIDENCES SUR LE SECTEUR PRIVÉ

« Installés dans la grève depuis cinq semaines, internes et chefs de clinique du Centre hospitalier universitaire de Poitiers poursuivent leur mouvement, au moins jusqu’aux assises nationales de vendredi prochain à Paris. Rien de changé ces jours-ci, donc, quant à l’accueil et au « traitement » de tous les cas qui ne peuvent attendre. Précisons à ce propos que les interruptions volontaires de grossesse sont considérées comme des urgences et normalement assurées au CHU de Poitiers, ce qui ne semble pas être le cas partout en France.

Le fait de renvoyer à plus tard les hospitalisations qui peuvent attendre quelques semaines a pour conséquence, comme nous l’avons écrit jeudi dernier, de laisser vide environ 15 % des lits de « court séjour » normalement occupés à cette époque de l’année.

Depuis un mois environ les médecins du CHU ont donc certainement prié quelques centaines de patients (il est impossible d’être plus précis) de se représenter après la grève. Sur ce nombre, sans aucun doute, certains se sont tournés vers les cliniques privées et on peut se demander dans quelle proportion.

Nous avons posé la question aux responsables des deux cliniques chirurgicales de Poitiers et il s’avère que cette proportion ne peut être que très faible. En effet, le secteur privé est ici assez peu représenté par rapport à d’autres régions et n’a donc pas, loin s’en faut, la « capacité d’accueil » suffisante pour compenser la baisse d’activité de l’hôpital public : les 190 lits vides de la Milétrie dépassent le total des places dont disposent ces deux cliniques!

On précise à la direction de la clinique des Hospitalières que l’établissement est toujours plein à cette époque (110 lits). De même la clinique de la Providence (76 lits) est « bien souvent complète » et si elle a peut-être connu une petite augmentation d’activité il est de toute façon impossible de dire avec certitude que c’est en relation avec la grève. Son directeur attire toutefois l’attention sur le fait que les conséquences pourraient être plus sensibles après la grève, si un afflux de malades à l’hôpital public provoque à ce moment-là de nouveaux délais d’attente...

Signalons enfin que la grève continue de donner lieu à des prises de position, comme celle du Syndicat CFDT Santé-Sociaux qui « réaffirme son accord pour un statut des médecins » mais déclare que « le problème de la santé n’est pas uniquement celui des médecins ». Il considère que « l’absence de concertation de ces médecins avec l’ensemble du personnel hospitalier est grave et inadmissible » et par ailleurs que la grève des chefs de service n’est qu’une « défense de leurs privilèges ».

De son côté le syndicat CGT du CHRU a écrit à chacun des administrateurs pour leur demander notamment de « prendre toutes mesures pour le maintien du potentiel de soins » face à un mouvement dont il désapprouve la forme, qui a « des arrière-pensées politiciennes évidentes » et qui est grave de conséquences pour la santé de la population...

 

 

le 07/12/2023 à 15:51

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

grève, médecin, privé, clinique

« Retour

Espace Militants v0.3 - UD CGT 86 - http://cgt-ud86.org

Site UD 86 - Espace militants - Espace formation