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Hier soir, par 67 voix, contre 27 et 1 abstention, les ouvriers et ouvrières typographes ont voté la grève.

Cette décision arrive au moment où on pouvait croire qu'une bonne volonté mutuelle l'avait écarté définitivement. Saisi par le syndicat du Livre d'une demande de majoration des salaires en vigueur depuis le 1er juillet 1919, le syndicat patronal avait consenti une augmentation générale de 33 % pour toute la corporation avec contrat d'une année.

Sur ces bases le salaire quotidien minimum des ouvriers typographes atteint 16 francs et celui des compositrices

1 fr. 15 du mille de lettres soit 330 % environ des salaires d'avant-guerre. Les entrevues entre délégués patrons et ouvriers qui avaient précédé ces dernières propositions pouvaient faire croire que l'accord était pratiquement réalisé. Le syndicat ouvrier s'est finalement refusé à accepter l'engagement d'un an qui semble le minimum indispensable aux imprimeurs pour une marche commerciale normale de leurs maisons. La grève a été votée malgré l'avis même du délégué du Comité central de la Fédération qui avait demandé qu'on attendit sa venue lundi avant de prendre une décision définitive.

Dans ces conditions le syndicat patronal - certain d'avoir pour lui la justice et la raison - affirme son étroite et absolue solidarité et, devant un mouvement que toute sa volonté conciliatrice n'a pu empêcher, reprend son entière liberté en ce qui concerne les majorations. Mettant en commun les moyens restreints dont ils disposent les trois journaux poitevins se sont entendus pour publier une feuille commune qui paraîtra aussi longtemps que la situation l'exigera.

La Presse de Poitiers témoignera pour le public d'une union professionnelle affirmée dans l'unique but de sauvegarder un ordre économique troublé par une agitation qui, désormais, ne correspond à aucune réalité juste.

L'AVENIR DE LA VIENNE, LE COURRIER DE LA VIENNE, LE JOURNAL DE L'OUEST.

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