1194019/05/1983POITIERS
Pour la première fois depuis six ans
Force ouvrière n’avait pas appelé ses adhérents à une manifestation de rue, seule, depuis 1977. C’était à l’époque pour protester contre le plan d’austérité de Raymond Barre. Six ans après et cette fois contre le plan de rigueur de la gauche, un mot d’ordre national invitait hier les salariés à cesser le travail au moins une heure. Et dans la Vienne, l’Union départementale avait organisé un rassemblement Promenade des Cours en fin d’après-midi.
Comme toujours en pareil cas, il est bien difficile de dire dans quelle mesure l’appel à la grève a été suivi, mais ce fut le plus souvent sous la forme d’un arrêt de travail d’une heure en fin de journée. Le personnel de la direction des Affaires sanitaires et sociales a fait exception en débrayant la demi-journée, et le mouvement y aurait été suivi à plus de cinquante pour cent.
Les agents des services hospitaliers, et plus généralement de santé, avec les PTT, devaient d’ailleurs fournir l’essentiel de la participation au rassemblement de l’après-midi, Des salariés de la métallurgie, des Transports poitevins qui sortent d’un conflit, et du commerce, entre autres, complétaient le cortège qui allait gagner la préfecture par la rue Jean-Jaurès.
Une manifestation un peu maigre puisqu’elle réunissait cent-vingt personnes environ, mais les responsables de FO n’étaient pas déçus. Comme l’explique M. Gourdon, secrétaire de l’UD, « il s’agit d’un avertissement et il n'est pas exclu que nous appelions à recommencer ».
La motion remise à la préfecture d’une part, à l’Union patronale et à la fédération du bâtiment d’autre part, reprend les termes de l’appel confédéral contre « la remise en cause du pouvoir d’achat » principalement, celle de la garantie de ressources, et contre le manque de concertation. « Non à l’austérité » fut le slogan le plus répété, mais aussi « Mauroy, des emplois » et « Les patrons-négociations ».
Lors des prises de parole, les responsables ont réaffirmé l’apolitisme de ces initiatives, en soulignant que « Le gouvernement demande beaucoup trop aux salariés, il est descendu frapper trop bas dans l’échelle des ressources ».
Réunis à Châlons avant de prendre part à la manifestation, les adhérents des services de santé avaient, de leur côté, dénoncé « la politique qui depuis 1979 a eu pour objet essentiel de restreindre la place et le rôle de l’hôpital public », la dégradation des conditions de travail, l’insuffisance des budgets, les projets de réforme élaborés sans véritable concertation, et l’aggravation de l’injustice fiscale...
Photo : La manifestation devant la préfecture
le 07/12/2023 à 18:38
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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