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Parce qu'il entend faire connaître au grand public ses revendications, le personnel éducatif du CAT (Centre d’Adaptation par le Travail) René-Jaud, en grève dans la proportion de près de la moitié (15 grévistes sur 37 employés) depuis le mouvement lancé par la CGT, le 5 mai dernier, a pris position, avec panneaux et banderoles devant l’hôtel de ville. Il entend même y rester jusqu’à ce qu’il ait obtenu satisfaction. Quinze éducateurs appartenant ou non à la CGT (le seul syndicat de l’établissement) ont lancé ce défi qui peut aller très loin et haut puisqu’il pourrait aller - qui sait - jusqu’à mettre en évidence quelques divergences entre les ministères des Affaires sociales et celui des Finances.

De quoi s’agit-il ? Tout simplement de ceci : les éducateurs concernés ont pour employeur l’APAJH (l’Association pour Adultes et Jeunes Handicapés). Ils pressent cette association gestionnaire de se rallier à la convention collective applicable aux établissements spécialisés dans l’enfance inadaptée. A défaut de quoi, ils continueront à faire leur deuil de six journées de congés supplémentaires par trimestre (18 dans l’année) prévues eu égard aux sujétions particulières de leur profession.

“D’accord pour le principe - répond en substance l’association - mais pratiquement, sauf à amoindrir la qualité du travail, cela suppose un poste supplémentaire donc un débours de 8 à 10 millions de centimes en plus. Notre budget ne nous le permet pas tant qu’on ne nous aura pas accordé les moyens financiers plus importants”.

A quoi les éducateurs répondent : “Venez donc vous ranger à nos côtés pour faire une démarche au ministère des Affaires Sociales”, par l’intermédiaire de la mairie de Châtellerault. une lettre vient d'être adressée à M Pierre Béregovoy, proposition à laquelle l’association ne s’est toujours pas ralliée tant elle l’a croit inutile. “Le ministère des Finances n’aurait-il pas en effet fait savoir à la DASS que ce ne serait vraiment pas le moment, en plein période d’austérité, de réclamer de nouveaux moyens financiers dont l’octroi de surcroît créerait un précédent que des établissements similaires invoqueraient aussitôt“ dit-on officieusement.

Photo : Les salariés grévistes occupent les marches de l’Hôtel de ville