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0118826/07/1920POITIERS

LA GRÈVE DES TYPOGRAPHES

La situation demeure pratiquement stationnaire dans la typographie poitevine.

Les grévistes ont tenu deux réunions samedi. Leur conclusion a été la continuation de la grève.

La résistance des grévistes est renforcée du fait qu'un certain nombre d'entre eux ont trouvé du travail, à des titres divers, chez des industriels ou commerçants poitevins et même dans des administrations publiques. Ce salaire, ajouté aux indemnités de grève, représente pour les intéressés une ressource suffisante pour les encourager à un chômage qui, espèrent-ils, doit finir par vaincre la résolution patronale.

Il suffira sans doute de signaler le profit ainsi tiré du trouble économique causé par un mouvement aujourd'hui dépouillé de toutes ses justifications professionnelles, pour le qualifier. Ici, les intérêts particuliers, ont nettement pris position contre l'intérêt général.

Quoi qu'il en soit le Syndicat patronal est plus que jamais décidé à continuer son attitude jusqu'à la solution qu'il estime conforme à l'intérêt le plus évident de la profession. Un de ses membres M. Robineau, ayant cru pouvoir traiter personnellement avec ses ouvriers sur des bases différentes de celles adoptées par le syndicat a été prié de démissionner. L'unanimité morale des imprimeurs poitevins reste donc entière, malgré cette défaillance individuelle. Mais il est évident que la prolongation de la grève désorganise les multiples services assurant la marche normale des imprimeries. Dans ces conditions les diverses maisons ne pourront reprendre leur service que dans la stricte mesure de leurs besoins. Tout arrangement nouveau à intervenir laissera donc intacte la liberté d'action des imprimeurs en ce qui concerne la reprise du travail ainsi directement compromise par les ouvriers.

 

le 18/05/2020 à 13:27

Source : La Presse de Poitiers

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