1196209/06/1983VIENNE
Nous avions rendu compte le 21 mai, des propos tenus par le président du Conseil général, M. Monory, devant les élus des communes du Sud de la Vienne, sur la nécessité selon lui de contrôler le secteur social, « où il y a sûrement des économies à faire ».
A la suite de ces déclarations, de vives réactions des syndicats concernés nous sont parvenues.
FO : atteinte à l'intégrité des agents
Ainsi, le bureau de la section FO de la Direction des Affaires sanitaires et sociales exprime-t-il, dans une lettre ouverte à M. Monory, son « inquiétude et sa réprobation ». FO déclare ne pouvoir accepter sans réagir de « laisser entendre que le coût élevé des dépenses d’aide sociale est en grande partie imputable à un sureffectif à la DDASS. Qui plus est, jetant la suspicion, pour réduire vraisemblablement ces dépenses, vous déclarez que le Département recruterait un « spécialiste contrôleur ».
« Devant ce que nous qualifions d’atteinte portée à l’intégrité des agents, de jugement inconsidéré, particulièrement étonnant venant de votre personne... », FO fait observer à M. Monory qu’il « n’a pas daigné une seule fois recevoir personnellement » ses représentants. Pourtant, le statut des personnels du cadre départemental, « en particulier ceux de la DDASS... a constamment fait l’objet de détournements et malversations...
M. Monory ayant déclaré qu’il y aurait « sans doute trop de monde à la DDASS, FO relève que l’Inspection générale du ministère en date de février 1981, mettait au contraire en exergue « l’insuffisance des effectifs », que l’organisation considère comme « criante au niveau des responsables de services ».
Le syndicat montre ensuite que les frais de personnel représentent 7 % du budget 1982 de la DDASS (17 millions sur 243) et que leur prise en charge à 80 % par l’État les ramène à 0,5 % du budget du département. La direction compte deux cents agents départementaux et 93 fonctionnaires d’État. Ce qui situe le département au troisième rang des quatre de Poitou-Charentes (la Charente-Maritime a 110 agents de plus).
En conclusion, FO souhaite par cette lettre en réponse à une « suspicion désobligeante », l’ouverture du dialogue qui s’impose entre le personnel départemental et le Conseil général,
CGT et CFDT : des économies sur les plus démunis
Les sections CFDT et CGT de la DDASS s’élèvent également dans un texte commun contre les déclarations du président : « … Il nous apparaît insuffisant de poser le problème dans ces termes sans analyse du contexte de crise dans lequel nous nous situons depuis dix ans. L’action sociale ne représente qu’une partie des transferts sociaux. Il n’est pas normal d’incriminer des agents qui ne sont que des exécutants, recrutés pour des missions spécifiques de service public en réponse à des demandes d’usagers qui sont en général les plus démunis ».
Les deux syndicats font les mêmes remarques que FO sur les effectifs et leur coût, et ajoutent : « Malgré la réduction du temps de travail et l’application des textes relatifs au temps partiel, le Conseil général n’a pas créé d’emplois de compensation. Les agents seraient en droit de savoir sur quel poste ont été transférées les économies ainsi réalisées.
« Non seulement, le président du Conseil général veut faire des économies qui seront supportées par les plus défavorisés, mais il freine l’application des directives gouvernementales. Les propos rapportés par la presse jettent un discrédit sur la DDASS et ses agents. CGT et CFDT sont opposées à la politique qu’ils sous-entendent ».
le 26/12/2023 à 11:54
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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