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1197618/06/1983POITIERS

ÉLECTIONS À LA SÉCURITÉ SOCIALE — LA CFDT VISE « UN DÉBAT DE HAUT NIVEAU »

Selon un mode de scrutin inédit et qui soulève d’ailleurs des problèmes d’organisation, quelque vingt-trois millions de Français voteront le 19 octobre prochain pour élire leurs représentants aux Conseils d’administration des Caisses primaires d’assurance-maladie, et environ vingt-huit millions pour les Caisses d’allocations familiales. La CFDT se flatte d’avoir été la seule organisation syndicale à vouloir vraiment ces élections.

Pourquoi ?

« Pas pour faire de l’électoralisme », répondent ses responsables départementaux, « mais au contraire pour que cette consultation soit l’occasion d’un vaste et véritable débat sur la protection sociale en France ». Sans ce débat, estiment-ils, la gestion des organismes sociaux restera coupée des travailleurs comme elle l’a trop longtemps été : « rendre la Sécurité sociale aux travailleurs ne doit pas rester un slogan, il faut la rapprocher des usagers, faire en sorte que ce soit leur affaire parce qu’ils se sentiront réellement concernés ».

Aujourd’hui, tout ce qu’on englobe sous le terme de Sécurité sociale est le plus souvent perçu comme un « monstre » de complexité perpétuellement en déficit (dont on pense que l’État le comblera toujours), malade de l’augmentation chronique des dépenses de santé, « elles-mêmes perçues comme néfastes parce qu’improductives ».

D’ici le 19 octobre, la CFDT va s’efforcer de faire en sorte que les usagers ne se sentent plus les « assistés ». de la Sécu, des « pris en charge », mais qu’ils la prennent en charge eux aussi : « socialiser la Sécu, pour qu’elle ne soit plus un guichet et la décentraliser au maximum ».

Pour atteindre cet objectif ambitieux, il n’est pas trop tôt pour lancer la campagne électorale, ce que la CFDT, a fait hier devant la presse. D’autant qu’il y a une autre échéance : d’ici le 8 juillet, les assurés sociaux (de plus de 16 ans, des apprentis aux retraités (à l’exception des ressortissants des régimes agricoles) doivent vérifier qu’ils sont inscrits sur une liste spéciale à la mairie de leur résidence, Sinon, les oublis ou erreurs risquent d’être nombreux.

Pour cette campagne, la CFDT, comme les autres organisations syndicale, doit donc s’adresser à un « électorat » beaucoup plus vaste et diversifié que d’habitude. Elle mobilise toutes ses équipes pour provoquer « un débat de fond et de haut niveau sur la protection sociale ». Elle a engagé, ou va engager le dialogue et ce travail de fond avec le mouvement associatif, les organisations mutualistes, familiales, d’étudiants, de handicapés, du troisième âge, etc... « C’est aussi le moyen d’aller vers les usagers, qui ne seront pas représentés aux conseils d’administration, et de bien connaître les besoins d’où doivent naître les propositions... ».

La CFDT ne part évidemment pas de zéro. S’appuyant sur le travail effectué par ses administrateurs actuels dans les organismes sociaux, leur connaissance du fonctionnement interne, et une réflexion nourrie depuis des années, elle dénonce des anomalies et avance des propositions dans le domaine de l’aide sociale. Ainsi, une vingtaine d’axes ont été présentés, hier, touchant au financement (« pour une solidarité réelle »), à la santé (priorité à la prévention), à la politique familiale, à la vieillesse, etc., positions sur lesquelles nous aurons l’occasion de revenir.

 

 

le 26/12/2023 à 17:02

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

sécurité sociale, élections, campagne

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