1198125/06/1983POITIERS
L’actualité l’imposait, mais on ne s’étonnera pas que le Comité local de l’Emploi, réuni hier à l’hôtel de ville, n’ait pas traité de la menace qui pèse sur l’entreprise Tesserault : une tentative en ce sens de la CGT amenait l’Union patronale à rappeler qu’un tel problème n'est pas de la compétence du Comité... Il ne fut pas davantage question d’AEF où 28 licenciements sont autorisés auxquels s’ajouteraient 45 départs en garantie de ressources.
Le projet de Civaux est par contre venu une nouvelle fois sur le tapis, en présence de M. Caillat, coordonnateur du grand chantier. Il n’a pu apporter aucune précision nouvelle sur l’échéancier.
La CFDT a fait état d’un document de l’ARCOTRA selon lequel l’influence sur le chiffre d’affaires des entreprises régionales du Bâtiment-Travaux publics serait de l’ordre de 10 % pendant 10 ans ; et la construction, avec environ 1.200 emplois régionaux à l’année, contribuerait plus à un simple maintien qu’à des créations d’emplois.
Me Grandon considérant que le chiffre correspond au chômage dans ce secteur professionnel, ne le trouve en rien négligeable.
Et M. Caillat devait préciser qu’il ne s’agit, en chiffre d'affaires comme en emplois, que de l’influence de la construction de la centrale elle-même, à laquelle doit s’ajouter “un impact très important sur tout le tissu local”.
Il confirme qu’il appartiendra aux collectivités locales de rechercher les moyens de favoriser d’autres implantations induites par la centrale EDF faisant dans ce cas l’avance des taxes professionnelles qui en découleraient, et payant la moitié des frais de création de ces éventuels emplois supplémentaires. Il devait par ailleurs confirmer qu’il n’y a aucune possibilité d’intéresser Tesserault au marché des caravanes ou maisons mobiles abritant les salaries du chantier, puisqu’il s’agit de marchés privés.
Le Comité a regretté l’absence de représentant de l’ANPE, qui devait présenter des statistiques sur l’emploi par commune. Le directeur départemental du Travail a commenté la situation fin mai, en soulignant une contradiction entre l’amélioration du “marché” (baisse des demandes et augmentation des offres), et la mauvaise santé persistante de nombreux secteurs. Sur environ 200 demandes, l’administration a autorisé le mois derniers 178 licenciements dont 109 dans le bâtiment, 25 dans le commerce, 18 dans les métaux, etc.
Le Bâtiment, où les entreprises ont le plus souvent épuisé leur quota de six mois de chômage partiel, pose un problème particulier. M. Santrot estime qu’il faut se résoudre à une certaine évolution du marché, particulièrement favorable ces dernières années puisque le logement a drainé six fois plus d’épargne que l’industrie. Mais s’y ajoute une insuffisance des prêts locatifs par rapport à l’accession à la propriété.
Dans le bâtiment comme ailleurs, l’administration essaie de promouvoir les contrats de solidarité basés sur la réduction du temps de travail. Deux seulement sont en cours dans la Vienne, entraînant six embauches (clinique Saint-Romain de Châtellerault et restaurant des PTT à Poitiers). Les entreprises doivent savoir qu’elles peuvent, en cas de besoin exceptionnel d’augmenter à nouveau la durée du travail, “geler” pour un temps ce type de contrat. Mais la principale difficulté demeure la négociation de la compensation salariale. Une longue discussion s’est achevée sur le refus de l’Union patronale de voir le Comité prendre à son compte toute “publicité” sur ces contrats.
A ce jour dans la Vienne, 188 contrats reposant sur la pré-retraite ont été signés. Sur les 835 bénéficiaires potentiels, 563 sont maintenant partis et 505 sont effectivement remplacés par l’embauche de chômeurs.
Le Comité, qui se réunira le 16 septembre, cherche toujours à s’ancrer dans le concret. Il y parviendra peut-être sous l’impulsion de la Ville, qui souhaite l’associer à l’ensemble des opérations qu’elle va mener en matière de développement économique...
le 27/12/2023 à 08:49
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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