1200901/09/1983POITIERS
Comme nous l’expliquions dans notre édition de mardi, les salariés de Tesserault et leur syndicat CGT s’opposent aux trente-cinq licenciements prévus par le plan de redressement, et ont engagé une grève reconductible depuis le début de la semaine.
Autant que le nombre des licenciements, ils contestent la manière dont la liste des licenciés a été établie par la direction. Une épreuve de force s'engageait dès lors entre les deux parties, dont l’enjeu était la révision de ce projet de licenciements, et lundi et mardi les contacts se sont multipliés pour obtenir la négociation de cette question.
Rien n’était acquis hier matin, puisque le personnel décidait de « faire monter la pression » en durcissant la grève, et fermait les grilles et portes de l’établissement, ne laissant entrer que les marchandises. La situation devait toutefois se dénouer rapidement : un contact à la préfecture leur apprenait que les licenciements étaient suspendus - c’était leur condition à la reprise du travail - et qu’une réunion était programmée. A la mi-journée, le personnel en assemblée générale décidait la suspension de la grève.
Cette réunion, convoquée ce matin 9 h, à la préfecture, doit rassembler le préfet et le directeur départemental du Travail, le chef d’entreprise, le syndic et le juge-commissaire du règlement judiciaire. Elle a pour objet d’examiner les possibilités de pré-retraites qui pourraient se substituer aux licenciements. Les représentants du personnel n’y seront pas, mais leur point de vue est connu : ils ont recensé dix-neuf salariés en âge de quitter l’entreprise, et qui en accepteraient tous le principe, sous réserve des conditions financières. L’effectif serait ramené à cent cinquante-deux personnes et selon le syndicat plus aucun licenciement ne serait justifié puisque c’est à très peu près le chiffre indiqué comme viable par le rapport d’expertise.
Ils attendront par conséquent avec impatience les conclusions de cette réunion, dont peut dépendre l’issue du conflit et la mise en œuvre du plan de redressement. L’échec serait d’autant plus dommage que selon cette expertise l’entreprise n’est pas dans une situation irrémédiable. Mais il lui faut à court terme retrouver la confiance de ses banquiers, fournisseurs et clients, afin d’obtenir les concours dont elle a besoin pour rationaliser sa production.
le 02/01/2024 à 11:03
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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