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1202517/09/1983POITIERS

EMPLOI ET MAITRISE DE L'ÉNERGIE : LE COMITÉ LOCAL DE L'EMPLOI N'A PAS FAIT LE SIEN…

Le comité local de l’emploi pour le « bassin » de Poitiers, réuni hier à l’Hôtel de Ville sous la présidence de M. Florence (Union patronale), aurait-il raté sa rentrée ? En tout cas, il s’est comporté une nouvelle fois comme un éternel redoublant, c'est-à-dire que la séance s’est déroulée et achevée sans la moindre idée neuve, sans l’ombre d’une initiative concrète. Cette stérilité semble d’ailleurs convenir au plus grand nombre et les débats en restent à l’aimable échange d’informations.

Pourtant, les participants avaient un sujet neuf à se mettre « sous la dent », leur invité étant l’Agence française pour la maîtrise de l’énergie. MM. Morisset et Ravaillaut, de la délégation régionale, ont rappelé les orientations de la politique énergétique nationale et le rôle de l’AFME comme outil de sa réalisation : information, animation et coordination des recherches, mais surtout aide aux études préalables et soutien aux investissements destinés à économiser l’énergie ou les matières premières, ou au développement des énergies renouvelables.

Du concret : on évalue à mille emplois pendant deux ans l’impact des 35 millions de francs de subventions distribuées l’an dernier en Poitou-Charentes, dans le cadre du fonds spécial grands travaux. Les 75 millions de francs de travaux induits concernaient le patrimoine bâti des collectivités, mais les représentants de l’AFME estiment que l’effort accompli par celles-ci « n’est pas globalement suffisant ».

Des exemples de dossiers marquant ont été cités, comme l’usine d’incinération de Poitiers, l’installation de chaudières à bois au centre thermique municipal, ou encore le réseau de chaleur de Jonzac.

Les crédits de la deuxième tranche doivent être disponibles d’ici un mois et demi et d’autres dossiers de collectivité sont à l’étude. Mais 500 millions de francs (pour la France entière) seront réservés à l’industrie ; or, l’agence qui paie pourtant les études préalables avant d’intervenir sur le bâti et même le matériel, n’a reçu que deux demandes de diagnostics thermiques de la part d’industriels. Un appel est lancé aux chefs d’entreprises, même petites, ainsi d’ailleurs qu’aux comités d’entreprises pour qu’ils s’interrogent sur les économies d’énergie possibles.

Quelques interventions ont amené l’AFME à préciser qu’elle « n’intervient pas pour ce qui n’est pas rentable » (mais elle considère qu’il pourrait l’être, par exemple, d’organiser le ramassage des 250.000 mètres cubes de bois couchés par la tempête...). Mais après cet exposé, personne ne s’est interrogé sur le rôle que pourrait jouer le comité local pour intervenir dans ce domaine de l’énergie, étroitement lié à l’emploi. Il a décidément choisi d’économiser la sienne...

De même, le traditionnel point sur la situation de l’emploi s’est limité à une information, d’ailleurs officieuse, dans l’attente des chiffres définitifs : fin août, les demandes d’emploi dans la Vienne marqueraient une augmentation de 2 à 3 % sur un mois et de 2 % sur douze mois. Mais le flux des demandes enregistrées, normal sur Poitiers, connaîtrait une inquiétante augmentation sur le Châtelleraudais (plus de 26 % en un mois et plus de 40 % par rapport à août 1982). Le fait que les offres d’emploi continuent de diminuer ne surprend pas l’Union patronale, qui fait état d’un nouveau fléchissement de la trésorerie des entreprises.

Enfin, les 188 contrats de solidarité pré-retraite ont donné lieu à 573 départs compensés pour l’instant par 539 embauches pour l’ensemble du département. Tandis que les contrats réduction du temps de travail ont toujours aussi peu de succès : quatre ont été conclus, concernant 59 emplois...

 

le 03/01/2024 à 11:56

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

comité, paritaire, bois, énergie

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