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1205905/10/1983VIENNE

LES SALARIÉS AGRICOLES FONT ENCORE LES FRAIS DU « PARTICULARISME » DÉNONCE LA SOPA CFDT

Retraite à 60 ans et protection sociale

A la veille de l’assemblée générale de la Mutualité sociale agricole, où ses représentants interviendront, le syndicat CFDT des ouvriers de production agricole attire l’attention de l’opinion sur deux problèmes particuliers. La retraite à 60 ans d’abord, à laquelle on peut prétendre lorsqu’on a cotisé cent cinquante trimestres. Le SOPA-CFDT fait observer que « le patronat agricole n’ayant pas appliqué les assurances sociales obligatoires dans les années 1945-1956, beaucoup d’ouvriers qui pourraient prétendre aujourd’hui à une retraite bien méritée ne totalisent pas le nombre de trimestres nécessaire ».

C’est un problème qui ne touche pas seulement des gens qui sont aujourd’hui encore ouvriers agricoles, mais bon nombre de ceux qui finissent actuellement leur carrière dans un autre secteur, après avoir travaillé dans l’agriculture, « sans être déclarés » par leur employeur. Quand on sait que les ouvriers agricoles étaient au nombre de 30.500 dans la Vienne en 1946, on peut imaginer que plusieurs milliers de personnes sont aujourd’hui dans cette situation. Que peuvent-ils faire aujourd’hui pour bénéficier malgré tout, comme les autres travailleurs, de la retraite à 60 ans ? La MSA leur propose de « racheter » les points qui leur manquent, mais en payant à la fois la part salariale et la part patronale non versée à l’époque. Le calcul varie selon les années, mais il en coûte à peu près 5.000 F par année de non-déclaration à celui qui veut compenser cette carence patronale...

Il va de soi que le SOPA-CFDT ne peut accepter cet état de fait. Il est intervenu auprès des élus et sa fédération auprès du gouvernement, pour que les salariés bénéficient « des mêmes dérogations dont le patronat agricole a toujours bénéficié : loi des 40 heures en 1975 seulement, SMAG jusqu'en 1968, assurance accident du travail obligatoire en 1973 seulement, etc. « Aujourd’hui, tandis que certains ont fait « liquider » leur retraite avant de s’informer et se retrouvent avec des abattements d’environ cinq pour cent par année manquante, la CFDT exige une dérogation, et refuse en tout cas le « rachat » de la part patronale ».

Le second point est relatif à la protection sociale : les ouvriers agricoles, qui ont quatre représentants sur dix-huit administrateurs a la MSA, « restent pratiquement la seule catégorie qui n’ait pas encore le droit d’élire ses administrateurs : les exploitants gèrent le régime des salariés ». Le SOPA-CFDT considère que la réforme projetée des caisses de MSA est une « étape indispensable » sur la voie de la réduction d’un particularisme qui pénalise les salariés de l’agriculture : « Nous payons les mêmes cotisations que les autres salariés, mais ne pouvons pas prétendre aux mêmes prestations. Nous avons de nombreuses propositions pour une plus grande solidarité... ».

Lors de sa conférence de presse, le SOPA a enfin attiré l’attention sur l’emploi en agriculture et présenté la proposition de création de GLEPA que nous développons en Centre-Ouest.

 

 

le 03/01/2024 à 17:12

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

agriculture, emploi, retraite, protection sociale

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