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1209018/10/1983POITIERS

ÉLECTIONS A LA SÉCURITÉ SOCIALE — LA CFTC : SAUVEGARDER L'AVENIR DE LA PLUS GRANDE CONQUÊTE SOCIALE MODERNE

Pour les travailleurs chrétiens :

« … C’est toute une construction sociale et syndicale qu’il s'agit aujourd’hui de défendre contre les menaces qui surgissent de toutes parts.

Pour la maladie en effet, les recettes ne correspondent plus aux dépenses. La recherche et les techniques médicales modernes coûtent de plus en plus cher, alors que les rentrées de cotisations n’évoluent pas au même rythme du fait du chômage et de la moindre progression des salaires. Le vieillissement de la population accroît aussi fortement les charges de l’hospitalisation.

Pour les retraites, l’accroissement du nombre des retraités par rapport aux actifs cotisants compromet l’équilibre de tous les régimes de base ou complémentaires, au moment même où les améliorations acquises produisent leur plein effet.

Pour la politique familiale, au moment où tout le monde reconnaît enfin la nécessité d’une politique très active, tant pour des raisons d’équité à l’égard des familles que pour assurer l’avenir des régimes de retraites et du pays lui-même, les grandes perspectives ouvertes il y a deux ans sont remises en cause par des difficultés de financement. Le déficit de la Caisse Nationale d’Allocations Familiales sera de l’ordre de 10 milliards de francs pour la seule année 1983.

Pour faire face à ces problèmes, le gouvernement tend à recourir à des solutions de facilité, mais qui ne résolvent rien.

… A l’encontre de ces fausses solutions, la CFTC entend : préserver absolument la qualité des soins ; éviter la régression des prestations ; refuser toute atteinte au statut social, lui aussi menacé, des personnels de santé.

Pour ce faire, la CFTC ne se refuse pas à examiner en face les problèmes de financement, qu’il s'agisse de cotisation ou même de fiscalisation, car il ne peut être question de remettre en cause le régime de protection sociale actuel, mais elle pose des conditions :
- que l’État libère d’abord la Sécurité sociale de charges qui relèvent de la solidarité nationale et donc du budget de l’État ;
- que la gestion de la Sécurité sociale soit décentralisée pour être mieux responsabilisée ;
- qu’une politique très active de prévention soit développée.

C’est dans cette ligne et dans cet esprit que la CFTC a déposé une série de propositions concrètes au ministère de la Sécurité sociale, par exemple :
- des contrats de solidarité pour les handicapés, assurant à ceux-ci un complément de salaire pouvant faciliter leur embauche ;
- la prévention et la tarification des accidents de trajet ;
- l’action sociale et l’environnement des personnes âgées pour prévenir des hospitalisations à la fois si pénibles et coûteuses ;
- une budgétisation locale des dépenses de l’assurance maladie, bien adaptée aux situations ;
- l’abaissement du prix des boissons non alcoolisées ;
- le statut social de la mère de famille prévoyant notamment pour celle-ci des droits propres et non des droits dérivés et pour lequel la CFTC travaille.

Depuis ses origines, la CFTC a contribué de façon décisive à la mise en œuvre du grand système de solidarité et de prévoyance que constitue la Sécurité sociale...

Dans cette nouvelle phase de l’histoire de la Sécurité sociale, marquée par le poids des contraintes économiques, elle est convaincue qu’on peut sauvegarder l’avenir et même faire mieux, sinon plus.

Par sa doctrine, qui met au premier plan, non pas la construction d’un système, mais la défense et le respect de la personne, elle est particulièrement armée pour aider la Sécurité sociale à éviter l’écueil d’un grand service étatisé, anonyme, dépersonnalisé, et à devenir toujours plus le service social, à taille humaine, attentif aux besoins de chacun... ».

 

 

le 04/01/2024 à 12:09

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

sécurité sociale, élections, campagne

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