1210425/10/1983POITIERS
Deux secrétaires nationaux de la CGC, MM. Jean Knauf et Michel Saiu, qui intervenaient samedi à Poitiers dans un stage de formation syndicale, ont profité de la circonstance pour commenter les résultats des élections à la Sécurité sociale, en compagnie du président de l’Union régionale, M. Vert.
Avec 13,5 % des voix en Charente-Maritime, 12,2 % dans la Vienne et la Charente et 9,9 % dans les Deux-Sèvres, la CGC n’atteint pas ici sa moyenne nationale (elle a deux élus dans chaque caisse sauf à la CAF des Deux-Sèvres, un seul). Les instances régionales, qui n’ont pas fait une campagne aussi vive qu’ailleurs, et notamment pas de manifestation en début de mois, invoquent par ailleurs une composition sociologique qui ne joue pas en leur faveur dans une région peu industrialisée.
Mais, ils restent satisfaits du résultat et soulignent le, « bond en avant » par rapport aux élections prud’homales (5,9 %). Ils se gardent toutefois de donner dans le triomphalisme et reconnaissent que la représentativité ainsi établie, ne doit valoir que pour les organismes en rapport avec l’électorat consulté même s’ils dénoncent le fait que les résultats des prud’homales aient servi à bien autre chose...
La stratégie de la CGC pour ce qui est de constituer des majorités dans les caisses, qui sera arrêtée au plan national, sera sans surprise : elle tiendra compte du passé et visera « l’efficacité ». Les responsables CGC ne font pas mystère de leurs « réticences à discuter avec certaines autres organisations, compte tenu de leur attitude dans quelques entreprises », en citant le cas de La Chapelle-Darblay.
Quant aux prises de position politiques en faveur de la CGC durant la campagne, si elles ont gêné certains personnellement, elles laissent la Confédération indifférente : « L’apolitisme ne veut rien dire, mais l’indépendance, oui. La preuve est faite que nos amis et nos adversaires changent avec les changements de majorité... ».
Il reste que ces résultats traduisent selon eu « un certain refus du collectivisme et devraient changer pas mal de choses au niveau des négociations, mais également dans le rapport de forces vis-à-vis du CNPF, qui a trop peur des syndicats actuellement ».
Pour l’année prochaine, les préoccupations de la CGC sont le pouvoir d'achat, compte tenu de la volonté du gouvernement et du patronat de limiter à 5 % la hausse des salaires et de la perte cumulée qui en résulterait en cas de réduction du temps de travail non compensée. Elle est favorable à la négociation « d’une adaptation de la durée du travail à l’utilisation des équipements, si elle cherche en même temps à renforcer la compétitivité et la productivité ». Elle propose pour le personnel d’encadrement une formule qui lui permette de consacrer le temps libéré à la formation et à l'actualisation des connaissances.
Enfin, la CGC déplore « les propositions lamentables de tous les partis » en matière de politique industrielle, « dont le Parlement s'est désintéressé » et craint que l’insuffisance des moyens de financement comme les barrières administratives ne fassent obstacle au « véritable sursaut » qui serait nécessaire, en Poitou-Charentes comme ailleurs.
le 04/01/2024 à 14:50
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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