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Aujourd’hui la visite de M. François Mitterrand à Montmorillon va être l’occasion pour les élus locaux d’évoquer les difficultés de l’emploi dans la région. Une toute nouvelle pièce a été versée hier à ce dossier, avec l’annonce du dépôt de bilan de la CSEA. Cette démarche avait été précédée pendant le week-end d’un déménagement discret par camion du matériel, aussi les 53 salariés de l’entreprise sont-ils perplexes. Une perplexité qui pourrait peut-être se manifester aujourd’hui lors de la halte présidentielle...

La SEA société de montage et de câblage de composants électroniques, installée dans la zone industrielle de la route de La Trimouille avait déposé elle-même son bilan en mai dernier, avant d’être reprise en location-gérance au mois de juillet sous le label CSEA. Mais après 3 mois d’exploitation déficitaire, « les prévisions sont dramatiques, selon l’un des responsables et à peine un quart de la charge de travail est couverte par des commandes. Cela à cause de la « situation catastrophique » de l’industrie électronique, au sein de laquelle les petites unités de sous-traitance comme celle de Montmorillon sont les premières touchées.

En voulant reprendre le travail après le long week-end de la Toussaint, le personnel a appris avec stupéfaction que le Tribunal de Commerce de Poitiers venait d’être saisi. Il a également constaté que ses jours de congés avaient servi à déménager du matériel. « Il s’agissait de pièces détachées et d’outillage spécifique appartenant à des clients et qu’il fallait sauvegarder » précise-t-on du côté de la direction.

Certains salariés, eux, pensent que des appareils, propriété de leur entreprise, ont aussi été enlevés et ont vraisemblablement pris la direction de la Charente, où est installée l’usine d’un des directeurs. Bien difficile d’en savoir plus en ce moment.

Soutenus par l’Union locale CGT qui parle « d’un déménagement à la cloche de bois » les salariés sont décidés à occuper les lieux jour et nuit, en attendant de connaître leur sort.

Dès hier des délégués du personnel ont pris le chemin de Poitiers pour tirer les premières sonnettes d’alarme. L’une d’elles tintera peut-être cet après-midi lors de la visite du président.