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Défilé à Poitiers dans les véhicules de services

A Poitiers hier matin, les grévistes d’EDF-GDF ont fait dans l’insolite en utilisant les gros véhicules de service pour aller défiler jusqu’à la préfecture. Il y eut du reste devant les grilles du vénérable édifice un peu de grogne de la part des syndiqués CGT et GNC, qui exigeaient d’être reçus par « les plus hautes instances ». Or, le préfet et son directeur de cabinet étaient absents.

Après avoir menacé de planter là les véhicules pour aller pique-niquer ailleurs, les grévistes ont décidé de revenir à un moment plus propice.

Le mouvement avait commencé vers 9 heures au centre EDF, 8, rue du Dauphiné où avaient lieu les prises de parole : motif, la dégradation des salaires par rapport à la hausse des prix. Dans une motion, les grévistes exigeaient du reste des salaires ajustés à la hausse des prix, un indice négocié, le maintien du pouvoir d’achat par l’application de la clause de sauvegarde, le respect des engagements de négociation, l’utilisation pour l’ensemble du personnel des possibilités du nouveau système de rémunération, des classifications adaptées aux différentes fonctions, l’amélioration du service public, les trente-sept heures sans perte de salaire en 1984.

Sur le plan local, ils se plaignaient de compressions d’effectifs et de postes, de classification au rabais, du travail confié au privé, des réformes de structures visant à supprimer le centre de Châtellerault.

Cette grève semble avoir été assez bien suivie : entre 50 et 60 % à Poitiers. Par ailleurs, dans les secteurs de production électrique, la grève a occasionné des coupures de courant de l’ordre de 20 % au niveau de la distribution.

Des délestages dans le Châtelleraudais

Dans la circonscription de Châtellerault, des coupures ont eu lieu sur les communes de Buxeuil, Scorbé, Lencloître, Saint-Genest, Bonneuil et la partie sud de l’agglomération de Châtellerault (Châteauneuf et avenue de Richelieu).

La zone industrielle du Sanital a été touchée et en partie la zone industrielle nord en bordure de la RN 10. Les responsables de la circonscription se sont attachés à opérer des rotations de manière à éviter de pénaliser les uns plutôt que les autres.

Une délégation comprenant des syndicalistes de Châtellerault s’est rendue auprès de la direction régionale à Limoges, dans la journée d’hier. Deux points ont très probablement été abordés : celui des incidences de la politique de rigueur sur le tableau des effectifs, le renouvellement des équipements et en fin de compte, le bon fonctionnement du service public, puis celui d’une éventuelle restructuration après la mise en service de l’atelier informatique.