1213419/11/1983POITIERS
Réuni hier après-midi à l’hôtel de ville, le comité local de l’emploi pour le « bassin » de Poitiers a été consacré pour l’essentiel, comme d’habitude d’ailleurs, à l’information de ses membres, cette fois sur deux points.
Une information statistique d’abord, émanant du directeur départemental de l’ANPE, M. Laroche et portant en premier lieu sur l’évolution de l’emploi. Les chiffres du chômage fin septembre se situent pour la première fois depuis longtemps, comme nous l’avons déjà annoncé, à un niveau inférieur à celui d’il y a douze mois. S’ils peuvent être entachés d’erreurs dues aux grèves des PTT sur les « flux » enregistrés en septembre, le nombre des demandeurs est sans doute, lui, proche de la vérité (15.287). Il n’empêche qu’il pose problème aux spécialistes car il traduit une évolution qui ne « colle » pas aux constatations conjoncturelles faites sur le terrain...
Pour la première fois aussi, les membres du comité vont avoir à leur disposition des statistiques par qualification, âge et sexe au niveau de la ville, du District de Poitiers et de l’arrondissement. Un matériau neuf, donc, qui devrait revenir chaque semestre et permettre peut-être des constats nouveaux.
Le représentant de l’ANPE avait d’autres informations intéressantes : un système d’évaluation des compétences professionnelles va être mis en place, de manière à s’assurer du niveau déclaré par le demandeur et ainsi proposer aux entreprises des candidats qui correspondent plus sûrement aux postes à pourvoir ; ou encore, dans les prochains mois, la mise sur pied de stages pour deux cent cinquante à trois cents chômeurs de longue durée, axés pour une bonne part sur la sensibilisation à l’informatique.
En octobre, six nouveaux contrats de solidarité ont été signés dans le département, qui portent le total des embauches ainsi permises à 642. Par contre, les contrats emploi-formation ont toujours aussi peu de succès dans la Vienne, pour des raisons qu’on ignore et même pour la nouvelle et avantageuse formule d’emploi-adaptation (dix-huit seulement en deux mois).
Par ailleurs, M. Jean-Jacques Boisseau, chargé de mission à la Région, est venu informer le comité des grandes options du Plan régional (en application à partir de l’an prochain), en mettant évidemment l’accent sur les aspects qui peuvent concerner cet organisme.
Le Plan prenant en compte les notions de bassins économiques et de développement local, il n’est pas impossible que les comités locaux de l’emploi puissent jouer un rôle dans son application...
Précisément, la question a été posée cette fois, par la CFDT et la CGT, de l’utilité concrète du comité au-delà de ces séances d’information. La CFDT a fait inscrire au prochain ordre du jour une réflexion sur les suites possibles à donner à l’intervention, en septembre, de l’Agence pour la maîtrise de l’énergie. Elle a suggéré qu’on s’intéresse, par exemple, à la manière d’aider les animateurs économiques cantonaux qui cherchent eux-aussi les moyens de favoriser l’emploi.
D’une façon générale, ces syndicats posent à nouveau le problème : tous les partenaires sont-ils prêts à s’emparer des initiatives de ce genre pour que le comité ait un rôle actif ?
La réponse du représentant de l’Union patronale fut sans ambiguïté : pour lui, au regard des textes, les comités ne sont que des instances de concertation, mais des structures « inutiles et inefficaces » pour ce qui est de changer quoi que ce soit à la réalité économique et sociale.
Une synthèse apparaîtra peut-être un jour qui verrait le comité émettre des idées, à charge pour d’autres organismes, opérationnels ceux-là, de les réaliser...
le 14/01/2024 à 17:10
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
Espace Militants v0.3 - UD CGT 86 - http://cgt-ud86.org