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Une démonstration de force… un peu hésitante

Peu suivi à l’hôpital, majoritairement observé à EDF, le mouvement de grève dans la fonction publique a connu hier dans la Vienne un « succès » assez inégal suivant les secteurs. La moyenne la plus couramment atteinte se situait aux alentours des 30 % de grévistes, selon les renseignements que nous ont fourni les directions.

Les 38 % des grévistes des Télécommunications « Poitou-Charentes » n’ont pratiquement pas été « ressentis » par les usagers alors que la grève des 31 % de postiers de la Vienne a supprimé bien des distributions, notamment dans les grands centres. 50 % du personnel de la distribution observait ainsi le mot d’ordre à Poitiers.

Les revendications spécifiques au centre de tri de Poitiers-Biard laissent prévoir un prolongement des perturbations dans les prochains jours.

En gare de Poitiers, la grève était suivie par 30 % du personnel transport-exploitation. Aucune circulation marchandises, ni d’omnibus voyageurs n’a eu lieu hier et seulement un train sur cinq circulait sur les grandes lignes, ceci jusqu’à 4 heures ce matin.

Au centre EDF, le taux des grévistes approchait les 69 % et, à l’exception des abonnés prioritaires, plus de 20 % de la clientèle subit des délestages par rotation à partir de 9 heures le matin et pour des durées variables d’un quart d'heure à plus d’une heure.

C’est dans le primaire que l’on trouvait le plus d’écoliers en « chômage technique » avec 41 % des instituteurs en grève. Le mouvement était suivi à 27 % par les enseignants des lycées, à 26 % par ceux des collèges et à 32 % dans les LEP.

La grève se situait aux alentours de 30 % pour le personnel de surveillance et celui de service. La mobilisation des administratifs était de l'ordre de 13 % alors qu’elle atteignait 40 % dans les services académiques.

Notre énumération n’est, bien sûr, pas complète, car la grève ou de simples débrayages ont également eu lieu dans différents autres services publics, communaux, météo, régies...

Les syndicalistes considéraient cette mobilisation comme satisfaisante, plus importante que celle du 16 février dans l’ensemble. La FEN, cependant, reconnaissait que le mouvement était « diversement suivi, compte tenu des circonstances difficiles et aussi des pressions ».

Quant aux manifestations et rassemblements qui concrétisaient ce mécontentement, ils étaient certes les plus importants qu’on ait vus depuis mai 1981, mais ils ne semblent pas avoir atteint les espérances de leurs organisateurs.

On notera encore que toutes les organisations ont souligné l’importance pour le secteur privé des négociations salariales dans la formation publique et donc de cette mobilisation des fonctionnaires. La balle ainsi envoyée dans le camp du gouvernement, elles vont maintenant attendre sa réaction...