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“Pour le maintien du pouvoir d’achat de tous” : en tête du cortège CGT - FEN, la banderole annonçait la couleur de la revendication principale dans toutes sa simplicité. Un cortège fort d’environ 700 personnes et qui, parti de la Promenade des Cours, retrouvait (par la rue Jean-Jaurès) le chemin de la préfecture délaissé depuis plusieurs années, du moins sous cette forme et avec cette ampleur.

Les banderoles y étaient nombreuses et mêlées - cheminots, travailleurs de l’État, Équipement, PTT, EDF, Impôts, CHR, SNI-PEGC, SNPESB (université), etc - mais on ne pouvait pas ne pas relever un certain manque d’entrain. Les slogans lancés en tête ne parvenaient pas jusqu’en fin de cortège, malgré la relance à laquelle s’appliquait le syndicat d’EDF-GDF appelant de ses vœux des négociations. Des slogans où on notait qu’à la revendication sur le pouvoir d’achat s’ajoutaient celles sur l’emploi et les effectifs.

Comme annoncé, deux syndicats n’appartenant ni à la CGT ni à la FEN participaient à cette manifestation : la CFDT « santé-sociaux » et la Fédération autonome des syndicats de policiers.

Avant une dispersion sans problème, le secrétaire général de la FEN, M. Veylit, est intervenu pour dénoncer d’abord la « vaste campagne » qui tente de « faire admettre la fatalité de l’austérité contre les travailleurs », en jetant « un voile pudique sur le montant considérable et croissant des transactions boursières, de la spéculation, de la fraude fiscale, sur l’accroissement des grandes fortunes et des profits capitalistes ».

Les fonctionnaires “ont la sécurité de l'emploi, c’est vrai, mais c’est le résultat de nos luttes antérieures et cela devrait être la situation normale pour tous les travailleurs... Nous luttons avec eux pour la défense de l’emploi ».

Il affirmait qu’en se battant pour le maintien de leur pouvoir d’achat, les fonctionnaires “défendent aussi et avec la même force les intérêts des travailleurs du privé. Notre démarche est donc tout le contraire du corporatisme... ».

Secrétaire général de l’UD-CGT, M. Martin a fait lui aussi le lien avec le privé, en répétant que la sortie de la crise passait par l’élévation du niveau de vie. Il a jugé “inadmissible qu’un gouvernement de gauche s’engage sur la voie de la rigueur prolongée” et fustigé les efforts “du patronat et de la droite pour revenir au pouvoir et balayer les avantages et droits conquis”. Mais, tandis que “le gouvernement a pris la lourde responsabilité d’un conflit majeur... les travailleurs viennent de créer en moins d’un mois une situation différente. Il devait conclure sur la nécessité de poursuivre l’action et en mettant l’accent sur l’importance de l'unité.

Photos : Les fonctionnaires en sont convaincus et l’expliquent : ils manifestent aussi pour l’emploi et le pouvoir d’achat des autres. Le moment saisissant de la manifestation d’hier illustre bien le problème... mais aussi les sentiments partagés que provoquent ces grèves dans l’opinion, (Photos Bernard NICOLAS).