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La grève des fonctionnaires et assimilés organisée par les diverses centrales syndicales, à l’exclusion de la CFDT, a été assez bien suivie dans l’ensemble à Châtellerault et en particulier dans la matinée, les délégations se rendant dans l’après-midi au rassemblement prévu à Poitiers.

A Châtellerault, à l’appel du Comité de coordination CGT, 150 manifestants se sont rassemblés devant la sous-préfecture vers 10 h 30. L’on remarquait une forte proportion des services de santé, d’action sociale, du personnel communal ainsi que les délégations des cheminots et du personnel de l’EDF-GDF. En ce qui concerne ce dernier, précisons que la majeure partie des grévistes était restée au poste de transformation de l’Orangerie, où un piquet de grève avait été mis en place.

Une délégation des divers syndicats CGT devait être reçue par M. le sous-préfet auquel elle remettait une motion qui avait été lue auparavant aux grévistes par M. Levasseur, secrétaire de l’Union locale et qui avait exposé les motifs de la grève.

Les fonctionnaires s’élèvent contre le non respect de la clause de sauvegarde par le gouvernement et indiquent qu’en 1982 et 1983 la perte de leur pouvoir d’achat se situe selon les catégories de personnel de 2.000 à 6.000 F sans tenir compte des prélèvements divers.

La grève doit impérativement amener le Gouvernement à assumer ses responsabilités, à savoir tout faire pour que le pouvoir d’achat des fonctionnaires soit maintenu et aidé en progressant, compte tenu de l’enjeu que cela représente pour l’économie du pays et l’emploi.

Dans un premier temps, cela signifie le respect des engagements pris et ensuite des négociations sérieuses sur cette question de fond : le Gouvernement est-il décidé à appliquer la politique de progrès pour laquelle les Français se sont prononcés en 1981 et en prenant l’argent là où il est (831 milliards de profits réalisés en 1983 selon les comptes de la nation).

Après leur démarche à la sous-préfecture, les grévistes se sont rendus en bon ordre à la mairie pour remettre la même motion au secrétariat de Mme Edith Cresson.

Les effets de la grève

Les effets de la grève ont été limités dans les divers secteurs. Ils se sont néanmoins fait sentir au niveau de la distribution de l’énergie électrique. Des coupures de courant échelonnées dans la matinée ont ralenti l’activité de certaines usines, notamment dans la zone industrielle Nord.

Signalons d’autre part, en ce qui concerne les employés communaux que le ramassage des ordures ménagères n’a pas été effectué dans certains quartiers.

Un piquet de grève à l’EDF

A l’EDF, où le mot d’ordre a été respecté dans la proportion de 95 %, un piquet de grève avait pris le contrôle du poste de l’Orangerie qui transforme en moyenne tension le courant haute tension et assure les trois-quarts des départs, dans le secteur châtelleraudais.

Les grévistes avaient en vue deux objectifs : 1) régulariser au mieux le minimum technique de production (il est difficile d’interrompre à 100 % la production des centrales et dans certains cas cela est même impossible) avec le minimum technique de consommation – en ce qui concerne les établissements prioritaires ; 2) maîtriser au mieux le courant à distribuer en veillant à ce que la situation soit plus dommageable au secteur industriel qu’au secteur domestique.