1232920/03/1984POITIERS
Projet de licenciement à Jacques-Trivas
Le Centre régional pour l’enfance et l’adolescence inadaptées (CREAI) gère à la fois l’institut Jacques-Trivas pour jeunes filles (32, rue des Feuillants) et le foyer de La Rivardière. Entre ces deux établissements et le siège, l’association emploie environ 70 salariés.
Des salariés qui sont depuis hier en émoi : une cinquantaine d’entre eux se sont réunis dans la matinée à Jacques-Trivas, à propos des menaces qui pèsent sur cet établissement. Ils avaient en effet appris du président de l’association que le Conseil général, qui va désormais en financer le fonctionnement, envisagerait la suppression d’une dizaine d’emplois, en se basant sur la baisse des effectifs. L’effectif théorique de Jacques-Trivas est de 40 places et les jeunes filles y sont actuellement 33 (des jeunes filles « placées », de 14 à 18 ans, voire plus jeunes, ou plus âgées si elles souhaitent rester). Le déficit 1983 de l’établissement serait de l’ordre d’un million de francs, ce qui représente environ une semaine de fonctionnement.
Les salariés estiment que cette baisse d’effectif est seulement momentanée et soutiennent un plan de restructuration qui rallie à la fois l’association gestionnaire, la Direction des affaires sanitaires et sociales et la Justice. Il consiste à organiser à Jacques-Trivas des fratries, c’est-à-dire à y accueillir les frères ou sœurs des pensionnaires, à partir de sept ou huit ans. Cette activité complémentaire porterait sur une dizaine d’enfants, elle constituerait une formule unique dans le département et permettrait d’utiliser tout le patrimoine de l’institut, soulignent-ils.
Dans une pétition lancée hier, le personnel déclare que le refus de prendre en compte cette restructuration, de la part du Conseil général, « risque d’entraîner à plus ou moins long terme la disparition de l’établissement et de mettre en difficulté toute l’association ». Les salariés s’élèvent contre la menace qui pèse sur « un équipement social unique et indispensable ».
Ils ont en outre effectué hier un débrayage sur les trois lieux de travail et manifesté avec leurs syndicats CGT et CFDT devant la Direction régionale des affaires sanitaires et sociales, où se tenait une réunion sur le sujet. Le Conseil général doit prendre une décision définitive dans les prochains jours.
le 05/02/2024 à 18:49
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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