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1234810/04/1984POITIERS

TESSERAULT — LE TRIBUNAL AUTORISE LA REPRISE AVEC LA PARTICIPATION DES SALARIÉS

Le Tribunal de commerce a choisi hier la proposition de reprise des caravanes Tesserault que le personnel espérait, celle à laquelle certains anciens salariés de la société vont contribuer financièrement.

Une bonne soixantaine d’entre eux assistaient à cette audience, où allait se jouer une étape décisive pour l’avenir de l’entreprise, après neuf mois de règlement judiciaire. La décision a été lue dans un silence impressionnant, mais tout de suite après, les salariés laissaient éclater leur soulagement et leur satisfaction : depuis des années, ils savaient leur entreprise fragile, et ces derniers mois, de mauvaises nouvelles en lueurs d’espoir, leurs nerfs avaient été mis à rude épreuve.

Ils auraient tort, sans doute, d’imaginer que l’affaire est sauvée et leur avenir assuré. Comme le rappelait hier le substitut du procureur, juste avant le prononcé du jugement, un tel choix est “toujours un pari sur l'avenir” et il y faudra “une volonté de réussite” de la part de tous.

En la personne de M. Gayat de Wecker, le parquet, en effet, n’a pas exprimé de préférence marquée entre les deux propositions présentées par le syndic. C’est-à-dire d’une part l’offre de M. Derisbourg, un constructeur de la Côte d’Azur ; d’autre part, celle de M. Tessier, directeur en place depuis novembre ; toutes deux, indiquait le premier substitut, présentent l’avantage “d’éponger en partie l’important passif et se proposent de racheter l’actif au terme de la location-gérance, si les résultats le permettent. Tout juste qualifiait-il “d’élément d’appréciation” le fait que la seconde solution parait avoir la préférence des salariés... Le syndic, Me Martin n’exprimait pour sa part aucun point de vue.

Le tribunal a donc autorisé ce dernier à signer un contrat de location-gérance, pour deux ans et demi, avec une société anonyme en cours de constitution qui s’appellera “Tesserault”. Au terme de ce contrat, celle-ci doit racheter l’actif pour 4 millions de francs comptant (ou 4,2 MF en soixante mensualités).

Il fut question ces derniers mois qu’un ou plusieurs industriels participent au capital de cette société. Mais aucun investisseur d’envergure n’a finalement donné suite, compte tenu sans doute et entre autres éléments de la mauvaise orientation du marché de la caravane. La société en cours de formation ne comptera en fait et au départ que huit actionnaires pour un capital de 250.000 F : des cadres ou anciens cadres, et des concessionnaires. D’autres apports et notamment l’apport en compte courant des salariés réembauchés - dont chacun déterminera le montant - devrait permettre de rassembler rapidement 750.000 F. Mais l’essentiel du financement proviendra évidemment des prêts bancaires (plus de 2,5 MF) sans doute cautionnés en partie par la Région, complétés par des primes (prime d’aménagement du territoire, prime à la création d’entreprise...).

Le planning prévoit la reprise d'une soixantaine de salariés dès le départ (sans doute début mai dans les faits), pour atteindre peut-être une centaine d’ici la fin de l’année. L’autre proposition, on s’en souvient, différait la reprise et prévoyait moins d’emplois. On observera en outre dans l’intitulé de la société que la marque Tesserault est préservée, les salariés craignaient que ce ne soit pas dans les intentions de l’autre repreneur...

Dès hier soir, dans un communiqué, le Parti communiste saluait dans cette décision « une mesure de bon sens » et surtout le couronnement d’une lutte exemplaire des salariés avec leur syndicat CGT.

 

 

le 06/02/2024 à 13:44

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

caravane, reprise

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