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1236018/04/1984POITIERS

COMITE LOCAL DE L'EMPLOI : ÊTRE ACTIF, OU NE PAS L'ÊTRE…

Il y a trois semaines, l’Union patronale était absente de la réunion du comité local de l’Emploi. La réunion avait été ajournée, non sans que les autres composantes (élus et syndicats de salariés) se demandent si le patronat avait décidé de mettre fin à sa participation. Ce n’était qu’une indisponibilité et l’Union patronale était présente au rendez-vous d’hier en la personne de M. Florence. Tellement présente même qu’elle en fut sans doute encombrante, voire exaspérante aux yeux et aux oreilles de certains...

La discussion a longuement tourné en effet, autour d’un projet de lettre du comité aux conseils municipaux de sa zone de compétence, lettre destinée à inciter les élus à entreprendre des travaux de maîtrise de l’énergie en profitant des subventions de l’AFME (agence française pour la maîtrise de l’énergie). Ces travaux, s’ils sont judicieux, se traduisent par des économies pour les collectivités locales et ils contribuent évidemment au maintien ou à la création d’emplois.

Le projet de lettre le soulignait et le président de séance, M. Joussaume (CFDT), rappelait que le principe de cette démarche avait fait l’objet précédemment d’un accord unanime du comité.

Un élu, M. Bernard, conseiller générai, n’en voyait guère l’utilité, estimant les maires suffisamment informés de ce qui se fait depuis longtemps, y compris avec l’aide du conseil général. Mais l’opposition est venue de l’Union patronale, son représentant considérant que le comité « n’a pas à faire la publicité de l’AFME ni à cautionner des opérations techniques et financières qui ne sont pas de sa compétence... ».

Les représentants syndicaux et plus encore MM. Pensec et Dumiot, adjoints au maire, considéraient au contraire qu’une telle incitation, même sans illusion sur sa portée, entre à l’évidence dans les attributions du comité. Davantage : « Si nous ne pouvons pas faire ça, nous ne ferons décidément rien ! ». La controverse a pris un tour politique un peu vif et pour M. Pensec par exemple, il était clair que la position de principe de l’Union patronale traduit « sa volonté que le comité ne fasse rien... ».

Les décisions devant être prises à l’unanimité, le projet de lettre a été « enterré », au profit d’une éventuelle autre initiative avec l’AFME... Mais l’affaire servira peut-être à crever l’abcès : sur proposition de Me Dumiot, le comité doit analyser la prochaine fois quelques-unes des initiatives d’autres comités et tenter de mettre noir sur blanc, une bonne fois, les limites des compétences qu’il s’attribue (en fonction des textes bien sûr). On saura peut-être alors si l’Union patronale s’oppose vraiment à quelque initiative concrète que ce soit.

Pour finir M. Laroche, directeur de l’ANPE, a informé le comité de l’évolution du chômage entre juin et décembre 1983 sur la ville le district et l’arrondissement de Poitiers.

Un semestre particulièrement difficile puisque les demandes d’emploi ont alors augmenté de 19,5 pour cent, les moins de 25 ans, entrant pour 80 pour cent dans cette progression.

 

 

le 06/02/2024 à 15:57

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

comité, paritaire, chômage

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