1236119/04/1984POITIERS
Comme nous l’indiquions lundi, un préavis de grève était déposé pour la journée d’hier à la recette principale de Poitiers, où les syndicats CGT et CFDT réclament des effectifs qui permettent d’assurer toutes les distributions de courrier. Une assemblée générale s’est déroulée hier matin réunissant la plupart des préposés, mais il n’y a pas eu de grève hier.
L’emploi des vacataires au début de la semaine a permis de faire face à la situation critique de Poitiers, où certaines tournées de distribution n’ont pas été effectuées samedi dernier. Mais pour les préposés et leurs syndicats, cette mesure toute provisoire ne règle en rien le problème, et “ils se réservent de recourir à toutes formes d’action, y compris la grève, si des quartiers se trouvent à nouveau découverts”. L’assemblée unanime a adopté une motion adressée au conseil supérieur, pour réclamer des effectifs.
Depuis 1978, observe la CGT, le trafic a augmenté de 12 % et les effectifs de 6 % seulement. Le candidat Mitterrand évaluait les besoins à 50.000 agents pour les PTT au plan national, et 26.000 postes ont été créés, dont 7.500 pour compenser la réduction du temps de travail à 39 heures. Sans même tenir compte de la réduction à 35 heures réclamée par les syndicats, les besoins restent donc importants. En fait, explique un responsable CGT, les usagers doivent comprendre que les effectifs sont tellement justes qu’à la moindre pointe dans le trafic, ça coince...
La situation au Centre de tri
Pour appuyer les revendications non satisfaites, et par solidarité envers leurs collègues de Caen, les agents du centre de tri ont cessé le travail une heure dans la nuit de lundi à mardi. Et l’autre équipe qui prenait son service hier soir envisageait de faire de même. Cela dit, la CGT indique que le retard accumulé lors de la grève prolongée est résorbé. La situation est donc redevenue normale, ce qui n’empêche pas que du courrier soit retardé, là aussi par manque de personnel, chaque fois que le trafic connait une surcharge.
L’Union patronale de la Vienne, dans un nouveau communiqué, déclare que “l’opinion publique est en droit de savoir pourquoi les fonctionnaires du tri postal sont en grève quasi permanente et quelles en sont les conséquences”. Elle se demande s’il ne s’agit pas “d’un règlement de compte politique dont tous les français vont payer l’addition” et réclame : “les pouvoirs publics doivent immédiatement réagir, plus tard ce sera trop tard”.
le 06/02/2024 à 16:12
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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