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Le groupe communiste poitevin commémorait samedi soir l’anniversaire de la mort de Jean Jaurès. Une centaine de personnes environ, parmi lesquelles quelques placides « bourgeois » étaient venues à cette solennité, sorte de cérémonie religieuse de la nouvelle église dont le Lénine est le pape.

L’autel – pardon, la tribune était ornée des drapeaux rouges et noirs des groupements révolutionnaires de Chauvigny.

La présidence fut confiée au camarade Jouteau (Pol), artiste accompli – Il fut peintre en bâtiment et chante aujourd’hui en vers libres et oh ! combien ! le communisme intégral. Les assesseurs étaient les camarades Douteau et Floirat fils.

Après une allocution du camarade Barré nouvelle manière – lente et sourde oraison – le citoyen Rappoport prit la parole.

L’ancien défaitiste est une curieuse figure ; de petite taille, les cheveux abondants, la barbe large et sale, le profil juif largement accusé, il est laid autant qu’on peut l’être ; avec cela ce métèque parle une langue incorrecte et a un terrible accent étranger qui empêche bien souvent qu’on comprenne les idées confuses qu’il débite.

Il parla de Jaurès, naturellement, et celui fut l’occasion d’accuser le gouvernement d’avoir fait assassiner le grand tribun ; il en profita aussi pour faire l’éloge de l’Allemagne..../…