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1240016/05/1984CHATELLERAULT

LA SITUATION CHEZ SERFO (MESCLE) : UN ESPOIR SUSPENDU A UN FIL TÉNU

Celui de la reprise éventuelle

Rappelons qu’au cours de la réunion du comité d’entreprise du 14 mai à 11 heures, maîtres Munaux et Montier, respectivement administrateur provisoire et syndic, ont annoncé le licenciement collectif des 339 salariés de l’entreprise Serfo-Mescles. Ce licenciement est dit conservatoire dans la mesure où juridiquement parlant, il permet - alors que la trésorerie est complètement à sec - d’assurer la paie du personnel avec les fonds ASSEDIC. Cela signifie en clair que l’activité est maintenue dans la perspective d’une reprise éventuelle et que les licenciements peuvent être annulés ou maintenus selon résultat des négociations en cours.

Des pourparlers de reprise sont en cours avec Isoroy (important groupe privé qui rassemble Isorel et Leroy). M. Deltourt, représentant du groupe était hier à Châtellerault. En sa présence, une réunion s’est tenue en fin de matinée à la mairie avec la participation de Mme Edith Cresson, accompagnée de M. R. Croiset, responsable de la cellule économique, de M. Menoni, sous-préfet, de Me Montier, syndic et des représentants syndicaux. Il est apparu au cours de cette réunion que des études sont en cours chez Isoroy en vue de mettre sur pied une formule de reprise viable économiquement et compatible avec la politique de l’ensemble du groupe. Il va de soi que la solution qui sera présentée ne saurait être trop pénalisante sur le plan social, car cela susciterait de vives réactions de la part de la CGT (seul syndicat ouvrier représenté dans l’entreprise) et de l’opinion châtelleraudaise qui accepterait mal de voir sombrer l’une de ses industries traditionnelles.

Dans l’hypothèse d’une reprise, M. Deltourt s’est montré très réservé en ce qui concerne le maintien de la fabrication des portes. En revanche, il a laissé entrevoir au sujet du contre-plaqué une formule industrielle qui permettrait d’associer l’utilisation du bois de pays (peuplier, pin) et celle de plus en plus dispendieuse des bois exotiques (okoumé gabonais) formule qui cadrerait assez bien avec les vues du personnel, et qui aurait d’heureuses retombées dans nos vallées productrices de peuplier. Cela impliquerait un regroupement des ateliers sur la zone du Sanital.

Visite de Mme Cresson aux deux usines

Mme Edith Cresson prend la chose très à cœur. A l’invitation de la CGT, elle s’est rendue hier matin en compagnie de M. Delcourt et de M. Menoni, sous-préfet dans les deux usines Serfo - celle de la rue F.-Mistral et celle du Sanital - où elle était guidée par les délégués de la CGT au cours d’une visite qui s’est prolongée de 8 h à 10 h 15. De nombreux travailleurs de l’usine se sont entretenus avec elle et lui ont fait part de leur inquiétude au sujet de l’avenir de l’entreprise et... de leur famille en faisant valoir qu’une mise au chômage entrainerait pour eux des conséquences dramatiques.

Un certain nombre d’entre eux, sans qualification particulière, éprouveraient des difficultés - l’âge aidant - à se reclasser. Les plus jeunes ont bien souvent des mensualités à verser pour payer leur maison. D’autres enfin déclarant avoir voté à gauche, ont soulevé le problème “des promesses non tenues”.

La CGT qui nous a transmis ces informations se montre vigilante et se tient mobilisée, « pour le cas où le dénouement ne serait pas favorable ». On ne désespère pas d’y voir plus clair au milieu de la semaine prochaine. C’est du moins l’opinion du responsable de la cellule économique locale.

 

 

le 06/02/2024 à 18:46

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

retructuration, reprise, emploi, pouvoirs publics

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