1242009/06/1984POITIERS
Ainsi qu’il était permis de l’envisager (...), le comité local de l’emploi de Poitiers s’est hier sinon sabordé, du moins mis en position de « gel », en attendant que l’ensemble de ses composantes en reviennent éventuellement à de meilleurs sentiments, et à un accord sur des objectifs clairs. Les partenaires (élus, patronat, syndicats) qui la fois précédente s’étaient mis d’accord sur la nécessité de consacrer la réunion d’hier à cette mise au clair sur « la finalité et les objectifs » du comité n’ont pas pu en débattre.
En effet, l’Union patronale avait indiqué par écrit qu’elle serait absente parce qu’elle ne voyait pas l’utilité de renégocier ce qui avait fait l’objet de longs et difficiles débats il y a deux ans. Sur ce la CFDT, à qui pourtant « il semblait intéressant de faire le point », voyait dans cette absence « une confirmation de la volonté politique de blocage du patronat », et annonçait la suspension de sa participation au comité « tant que l’ensemble des composantes ne montreront pas plus de volonté à travailler efficacement pour l’emploi ». Pour la CFDT, qui a été « l’un des moteurs de la création du comité », les responsabilités sont partagées sur « l’inutilité du CLE dans son fonctionnement actuel ». Au blocage de l’Union patronale elle ajoute l’absence du SNPMI alors que le « tissu » local le concerne, les nombreuses absences des élus « qui peuvent être interprétées comme un manque de volonté politique », mais aussi « l’indifférence voire l’attentisme de certaines organisations syndicales ». Son retrait lui permettra « d’être plus efficace ailleurs », mais la CFDT reverrait sa position si ses partenaires décidaient par exemple de travail!er « sur les priorités régionales, en faisant le lien avec l’étude-diagnostic de Poitiers pour définir les priorités locales... ».
« Obligée de faire le même constat », la CGT signifiait son regret en se déclarant prête à définir des axes de travail concrets. Avec la CFDT, elle rendait hommage à la collaboration constante apportée en revanche, depuis le début, par l’ANPE, la direction du Travail et les Chambres de Commerce et de Métiers.
Le représentant de la CGC affirmait pour sa part la nécessité « de croire encore au comité, ne serait-ce que parce que beaucoup de jeunes comptent sur nous... ».
L’adjoint au maire chargé du développement économique devait mettre l’accent sur un point d’analyse jusqu’alors peu remarqué : si les textes font obligation d’informer et de consulter le comité sur tout ce qui concerne l’emploi, il est vrai que la décentralisation a multiplié les instances et rendu plus efficaces d’autres lieux où ces questions sont traitées, et avec des moyens et des enjeux financiers. Ainsi par exemple des commissions traitant de la formation, des emplois d’initiative locale ou des emplois « jeunes volontaires », que le patronat ne méprise pas parce qu’il y a des subventions à répartir...
Le comité local de l’emploi trouvera-t-il un jour son rôle et sa place dans cette administration économique mouvante, ou le gel décidé hier n’était-il qu’un euphémisme pour signifier sa fin ? Il appartiendra au député-maire, à qui la présidence tournante revenait hier, d’interroger les partenaires sur leurs intentions...
le 14/02/2024 à 08:28
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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