1245321/07/1984POITIERS
Une enquête du Syndicat du Livre
Le Syndicat du Livre CGT de Poitiers avait donné lors de sa journée d’action du 21 mars le coup d’envoi à une enquête qui s’est prolongée jusqu'à fin avril.
Le dépouillement de près de 600 questionnaires reçus, fait apparaître des chiffres assez satisfaisants, comparativement à des données nationales.
L’enquête a touché toutes les couches sociales avec toutefois une majorité d'étudiants (40,1 %) puis respectivement les ouvriers, employés (24,9 %), les cadres (7,4 %), les retraités (6,4 %), professions libérales (3,3 %) et les divers (chômeur, sans profession, etc.) (12,8 %).
La presse quotidienne
Le contenu de l’enquête dans un premier temps sur la presse quotidienne : 76 % des personnes interrogées lisent un quotidien régional occasionnellement et 28,5 % quotidiennement ; 52 % des personnes interrogées lisent un quotidien national occasionnellement et 12,8 % quotidiennement ; 44,5 % lisent un hebdomadaire.
Le livre
Concernant le livre, 28,2 % déclarent lire moins d’un livre par mois ; 66,8 % plus d’un livre par mois avec une moyenne de 4,3 livres ; et 1,4 % avouent ne pas avoir lu un seul livre dans les douze derniers mois.
Au plan national, un sondage effectué par la SOFRES pour le journal “Le Pèlerin” en 1981 nous apprenait qu’une personne interrogée sur trois n’a lu aucun livre dans les douze derniers mois, 52 % en ont lu moins de 5 et seulement 5 % en ont lu au moins un par semaine.
D’autres statistiques font apparaître un recul sensible des non lecteurs qu’elles évaluent à 21 % des Français en 1979.
La provenance des livres lus sur Poitiers viennent d’après l’enquête pour 62,8 % d’achat personnel dont 15,9 % par l’intermédiaire d’un groupement d’achat ou d’un club, pour 52,6 % ces livres proviennent d’une bibliothèque municipale ou autre.
Interrogées sur les raisons qui freinent la lecture, 64,5 % ont mis en avant le manque de temps, la télévision constituant pour 42 % un empêchement à la lecture même si, par certaines émissions, elle motive les lecteurs déjà affirmés.
Viennent ensuite, comme frein à la lecture, le manque de motivation (30,6 %) et le manque de moyens financiers (22,1 %).
Prendre le temps de lire
Dans ses commentaires, le Syndicat du Livre estime notamment :
“Se poser des questions avant de lire, c’est en même temps accroître son attention et pourquoi pas élever son plaisir de recherche. Souvent la notion de plaisir s’entend au négatif : je n’aime pas cela, je n’aime pas ce que je fais. Nous devons être convaincus que lecture ne rime pas avec ennui : peut-être oui, faut-il être exigeant envers ce que nous lisons pour arriver ainsi à “ça me plaît, je le fais”. De même, la question du temps... Est-ce que manger, c’est important ? Oui ? Alors nous prenons le temps de manger, même si ce n’est pas le temps idéal que nous voudrions. Mais si lire est important, et nous répondons OUI, alors, il nous faut prendre le temps de lire, C’est une question de choix.
En fait, en y réfléchissant, lire n’a jamais été une attitude spontanée et devant les nombreuses difficultés de la vie quotidienne la classe ouvrière a toujours dû se battre pour le savoir ! Alors est-ce que nous ne le ferions plus maintenant ? On ne peut prétendre vouloir changer la société et rester dans l’ignorance. On a raison de poser la question : “faut-il marcher au pif ou savoir ?”. Un minimum de connaissances est nécessaire pour un travailleur qui veut se défendre. Les hommes marchent avec leur tête encore faut-il que les têtes soient pleines.
Nous savons qu’il y a beaucoup à faire pour que s’impose l'idée de la nécessité impérieuse de la lecture en même temps que celle de prendre le temps pour l’étude. Nul doute que face à des forces réactionnaires qui voudraient le laisser dans l’ignorance ou ne leur donner que des connaissances superficielles, les travailleurs répondront avec nous.
Oui, à notre époque, la lecture, c’est important, très important... indispensable...”.
le 14/02/2024 à 15:44
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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