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1246229/08/1984VIENNE

LA RENTRÉE DE LA CGT DANS LA VIENNE

Un meeting à Châtellerault le 11 septembre pour tenter de mobiliser “à partir du concret”

Pour la CGT de la Vienne, c’est la rentrée. Une rentrée précoce, marquée hier par une conférence de presse de l’Union départementale qui donne le ton des semaines et sans doute des mois à venir. Une rentrée précoce « non pour le plaisir d’être le premier de la classe », commente son secrétaire général Francis Martin, « mais parce que les patrons veulent aller vite en besogne ! ». Mais une rentrée sans surprise pour ceux qui ont pris connaissance des déclarations de M. Krasucki la semaine dernière.

Pas plus dans la Vienne qu’ailleurs la CGT ne lancera dans l’immédiat ni offensive spectaculaire, ni grande manifestation inter-professionnelle sur les thèmes « d’intérêt général » que pourraient être cependant le pouvoir d’achat et l’emploi. Ceux qui font coller sa stratégie syndicale, trop rapidement peut-être, aux inflexions de la ligne du Parti communiste, pouvaient s’attendre à un revirement de la première centrale ouvrière après le changement de gouvernement. Sans doute voudrait-elle mobiliser « les travailleurs » contre la politique de rigueur du gouvernement, et contre « la récession sociale et économique prônée par un patronat qui espère profiter de cette situation pour imprimer un recul social historique ». La CGT voudrait bien les mobiliser sur cette clé de voûte de son analyse politique qui consiste à dire que la crise n’est pas inéluctable, et qu’une autre politique économique est possible. Mais elle n’est pas sûre de la base, elle n’est pas sûre d’être suivie.

La CGT est sûre du « mécontentement profond » des salariés, qu’ils soient du privé ou du public, mais les élections européennes l’incitent sans doute à penser qu’ils ne vont pas pour autant jusqu’à condamner dans le même sens qu’elle la politique économique arrêtée par le gouvernement depuis 1982. Elle attend par conséquent de reprendre le pouls dans les entreprises après la période des vacances, tout en s’efforçant de ranimer la conviction selon laquelle « rien ne se fera si les travailleurs ne pèsent pas de leur véritable poids ».

Retour à la base

Pas de rentrée « chaude » dans la Vienne, par conséquent. Du moins pas selon un mot d’ordre venu d’en haut. Dans ce contexte. et en reprenant les plus récentes expressions de M. Krasucki « la rigueur est devenue austérité pour les travailleurs... modernisation n’est pas chômage », l’Union départementale se tourne vers les travailleurs. Elle veut faire partir la mobilisation à la base, « au pied de la machine », à partir du concret vécu. En cela, et même si cette pratique syndicale a connu des fluctuations au cours des dernières années, elle reste fidèle à une orientation confédérale déjà ancienne. Une rentrée comme les autres, alors ? Avec cette différence que la situation s’est encore aggravée (16 % de demandeurs d’emploi de plus en un an) et que « le patronat s’en sert de façon de plus en plus pressante ». Mais toujours avec l’objectif « d’essayer de mobiliser quand même, en prouvant que l’austérité n’est pas fatale, que le contraire est possible ».

SERFO et Fenwick en point de mire

Dans la Vienne, où le maire de Châtellerault est aussi ministre du redéploiement industriel, cette « offensive » peut prendre un peu plus d'ampleur qu’ailleurs. Elle passera par un meeting de rentrée le 11 septembre dans cette ville, à 16 h 30 à l’ensemble polyvalent, animé par René Lomet, secrétaire confédéral et par une relance de la mise à jour des cahiers de revendications dans les entreprises, demande de rencontre à Mme Cresson, et pétitions auprès de la population (la CGT s’adresse aussi aux retraités, pré-retraités et chômeurs).

Et cette rentrée prend appui - au risque de peut-être de nourrir la crainte et par là de freiner la syndicalisation - sur les entreprises en difficulté du Châtelleraudals. Pour SERFO (anciennement Mescles), les 144 salariés théoriquement réembauchés par Isoroy. (dont 120 anciens de SERFO) viennent d’apprendre que le redémarrage est repoussé à une date indéterminée, pour des raisons elles-mêmes obscures. La CGT continue de déplorer l’absence de plan social pour accompagner cette reprise, et a saisi la justice sur les conditions de réembauche car la « continuité de l’entreprise » lui semble établie et les modalités actuelles ne respecteraient pas la législation.

Le second cas est celui de Fenwick dont on vient d’apprendre la cession au groupe allemand Linde en location-gérance : ce statut provisoire n’apaise pas les craintes du syndicat sur le sort à terme des 300 salariés. Il veut les maintenir en alerte dans les mois qui viennent, et craint notamment que des emplois administratifs ne soient progressivement substitués aux emplois productifs de Cenon. La CGT déplore que dans ces deux affaires les cabinets politiques aient décidé sans tenir compte de l’avis des travailleurs et veut s’en servir de contre-exemples pour les appeler à « prendre leur sort en main et porter la mobilisation au niveau des enjeux... ».

 

 

le 14/02/2024 à 16:24

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

mobilisation, rentrée, meeting

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