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1246812/09/1984CHATELLERAULT

MEETING DE RENTRÉE DE LA CGT

“Retour à l’usine” du syndicalisme mais sans renoncer à aucune forme de lutte

La CGT vient de passer d’une appréciation globalement positive à un jugement globalement négatif sur la politique économique et sociale du gouvernement. René Lomet, secrétaire confédéral, qui animait hier à Châtellerault le meeting de rentrée de l’Union départementale, ne l’a pas dit comme ça. Mais l’an dernier à la même époque et malgré des “erreurs”, le gouvernement allait “dans le bon sens”. Aujourd’hui, la CGT condamne sans détail “ses orientations néfastes dues aux pressions du patronat”, et n’inscrit plus à son crédit que “les acquis de 1981”.

Dès lors, l’objectif est “d'amener les travailleurs dans la rue, comme l’ont fait les partisans de l’école privée, pour faire reculer le gouvernement” (ce modèle cité par H. Krasucki a été repris ici) : “va-t-on attendre 1986 et que la droite revienne au pouvoir sans avoir mis les travailleurs dans l’action ? Non, d’ici là, nous aurons tout fait pour éviter ce retour et pour que les revendications soient prises en considération”.

Mais la CGT n’escompte pas entraîner plus de deux millions de travailleurs dans la rue la semaine prochaine. Pour atteindre cet objectif, .“pas de recette miracle : l’explication et l’action”. D’où, paradoxalement, à première vue, un retour vers un “syndicalisme du lieu de travail, au plus près des préoccupations et sans en négliger aucune”, par opposition à une action plus générale privilégiée ces dernières années. Tout en rappelant que “la CGT n’a renoncé à aucune forme de lutte”.

René Lomet a donc apporté hier, devant 150 à 200 militants, “non pas la bonne parole, mais des éléments pour la réflexion”, en insistant notamment sur le fait que “les cégétistes ne sont pas contre la modernisation avec laquelle on nous bassine : nous sommes ceux qui posent les problèmes dans toutes leurs dimensions, au contraire…”. Mais s’il a rappelé les positions qui forment le cadre de la réflexion, son discours comme celui du secrétaire général Francis Martin étaient bien davantage tournés vers l’intérieur même de la CGT, avec des exhortations sur le mode : “si j’étais secrétaire de syndicat, voilà ce que je ferais dès demain…”.

Ce que les militants sont particulièrement appelés à faire, c’est engager le débat, sans formules toutes faites (“elles contrarient le but à atteindre”), ressortir et faire circuler les cahiers de revendications, mais aussi et avec une insistance nouvelle : “s’adresser à toutes les catégories de travailleurs pour organiser les convergences d’intérêts et non les clivages” ; et mener la même bataille auprès des PME que dans les grands secteurs.

“Retour à l’entreprise”, par conséquent “parce que tout en part ; chez Fenwick à Cenon, ce n’est pas seulement l’emploi qui est en cause, mais aussi la politique française du chariot élévateur…”.

Auparavant, M. Larcher, secrétaire de l’Union locale, était intervenu sur les problèmes du Châtelleraudais et des 6.000 chômeurs qui en font le point noir du département et le lieu d’action prioritaire de la CGT.

 

 

le 14/02/2024 à 16:49

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

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