1250417/10/1984VIENNE
Pour les élections à la Mutualité Sociale Agricole du 24 octobre, 19.793 électeurs sont inscrits dans le collège des « salariés », alors que la Vienne ne compte plus guère qu’un maximum de 8.000 salariés en activité dans le secteur agricole : moins de 3.000 salariés chez les exploitants, en comptant les temporaires, 3.400 dans l’industrie agro-alimentaire et environ 1.800 dans les organismes travaillant pour l’agriculture.
La différence (soit 12.000 inscrits environ) est faite par les retraités, mais aussi des exploitants qui ont été salariés dans le passé, même brièvement (ceux-ci votent d’ailleurs à la fois chez les salariés et les exploitants).
La FGA-CFDT, qui relevait cette situation hier en conférence de presse, en tire la conclusion que cette consultation est « une vraie bouteille à l’encre ». Dans ce contexte, elle a pris le parti de présenter des candidats en s’appuyant sur son « implantation réelle dans les différentes branches, de manière à proposer aux électeurs des représentants authentiques de la profession, indépendants parce que recrutés sans l’aide de la MSA, ni des directeurs et cadres des organismes agricoles ». La CFDT présente ainsi 28 listes sur les 38 cantons.
Cette authenticité s’appuie aussi et surtout sur le passé de la FGA-CFDT, qui lui permet de revendiquer le titre de « seul vrai syndicat des salariés de l’agriculture ».
Pour montrer que cette ambition n’est pas usurpée, ses responsables départementaux rappellent qu’ils ont à la MSA « appuyé les luttes pour arracher morceau par morceau l’égalité sociale avec les salariés de l’industrie et du commerce ». Ils citent encore « l’application difficile des congés payés, la disparition du SMAG et l’application du SMIC en 1968 (56,25 % d’augmentation des salaires), les cotisations sociales sur les salaires réels en 1969, la bataille pour la couverture des accidents du travail en 1972, les heures supplémentaires et la couverture du chômage en 1974, la retraite à 60 ans des travailleurs manuels en 1981, enfin la compensation des retraites complémentaires pour les relevés relevant de la CAMARCA ».
Si les salariés de l’agriculture « ont fait de la CFDT leur principale organisation syndicale, c’est bien grâce à son action dans les entreprises et les départements, aux MSA, dans les Chambres d’agriculture, dans les négociations avec les patrons et les gouvernements ».
A son actif encore ils inscrivent l’aboutissement de la convention collective dans la Vienne, et l’instauration des délégués syndicaux inter-entreprises dès 1972.
Pour autant, le syndicat considère que la parité sous toutes ses formes n’est pas encore acquise. La réforme de la MSA ne comble pas tous les souhaits de la CFDT. Mais le renforcement de la représentation des salariés lui permettra de poursuivre l’action par exemple pour le versement mensuel des retraites, le soutien de l’aide à domicile, la retraite à 60 ans sans rachat de cotisations patronales quand on n’a pas cotisé 37 ans et demi. Et par le comité de protection sociale, d’avancer vers l’harmonisation avec le régime général, de mieux gérer la médecine du travail, etc. Des revendications parmi d’autres, qui vont dans le sens de « l’amélioration du service aux usagers de la MSA, et de la lutte contre les injustices... ».
le 22/02/2024 à 10:43
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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