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Jeudi matin, à la Maison du Peuple, se tenait une réunion du comité de coordination CGT du groupe Hutchinson dépendant lui-même du groupe CFP-Total. Les délégués des diverses filiales du groupe étaient présents ou représentés : chaussures et bottes Aigle (Ingrandes-sur-Vienne), Hutchinson-Industrie (tuyaux, Joué-lès-Tours), Paulstra (matériel caoutchouc pour la SNCF, Vierzon, Châteaudun et Segré), Hutchinson (Châlette-sur-Loing), Mapa gants (banlieue parisienne), Wood-Milne semelles (Mauléon et Moissac).

Cette réunion avait pour but de dresser un bilan de la situation actuelle dans ces diverses filiales et de déterminer les propositions qui seront faites par la CGT lors de la prochaine réunion d’information réciproque présidée par le P-DG d’Hutchinson et celle du comité du groupe CFP-Total présidé par M. François-Xavier Ortoli récemment nommé P-DG.

Indiquons que deux élus CGT, l’un d’Ingrandes-sur-Vienne et l’autre de Châteaudun, participeront à ces réunions.

Créneaux restreints

La CGT constate que si à une certaine époque, avant sa quasi-absorption par le groupe Total, Hutchinson avait tendance à acquérir certaines sociétés, l’on constate actuellement une tendance inverse. Le groupe Hutchinson annonce un repli sur une gamme restreinte de ses créneaux et abandonne des produits traditionnels pour des nouveaux. CFP-Total suit la politique des multinationales et diffuse la technologie française à l’étranger, mais ne vaudrait-il pas mieux produire en France dans les entreprises du groupe et exporter, qu’importer ces mêmes produits (bottes fabriquées en Corée par exemple et utilisées ou vendues dans les stations Total).

Le délégué de Paulstra-Vierzon a cité également le cas de son entreprise qui effectuait de nombreux travaux pour la SNCF et notamment des rampes et qui a perdu un certain nombre de marchés en raison d’une politique commerciale manquant de réalisme devant la concurrence étrangère et notamment anglaise. Un revirement semble actuellement amorcé.

Cependant la CGT constate que ce sont les travailleurs qui ont fait et qui continuent à faire les frais de cette stratégie industrielle. En 1983, sur l’ensemble du groupe Hutchinson : 1.550 emplois ont été supprimés sur 10.000 ; en 1984 : 700 dont 283 chez Paulstra, 120 chez Aigle, 120 chez Wood-Milne, 55 chez Mapa, 16 à Hutchinson Joué-lès-Tours.

Si l’on s’en réfère à plusieurs années, la différence est encore plus sensible notamment à Châlette-sur-Loing où les effectifs sont tombés de 5.000 à 1.270. A Ingrandes pour Aigle où l'on comptait plus de 1.000 employés alors que l’effectif est actuellement de 800, au centre administratif Hutchinson d’Ingrandes de 170 à 120, Paulstra pour ses usines a vu en cinq ans ses effectifs fondre de 38 %. Le plan de restructuration établi pour 5 ans de 1983 à 1988 et qui a déjà reçu un début d’exécution ainsi que la CGT l’indique plus haut avec des suppressions d’emplois est lourd de menaces pour l’emploi.

Devant ce bilan, les délégués CGT du groupe rappellent les solutions qu’ils préconisent et qu’ils proposeront lors des réunions des groupes Hutchinson et CFP-Total, pas de réduction du temps de travail accompagnée d’une réduction de salaire, rapatriement des productions effectuées pour le groupe en sous-traitance à l’étranger, développement des fabrications françaises et notamment dans la chaussure de sport-détente (jogging, gymnastique, tennis, basket) qui doit connaître l’expansion allant de pair avec l’essor de ses disciplines sportives, détermination d’une synergie du groupe.