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Samedi dernier a eu lieu, à l’Isle-Jourdain, l’inauguration officielle de la première usine construite par la société des forces motrices de la Vienne. C’est une date importante dans l’histoire du développement économique de notre France de l’ouest.

Nous habitions un pays déshérité que ne pouvait recherche sa force motrice que par l’utilisation de charbons d’importation étrangère. Notre industrie locale souffrait de cette infériorité. Et nous avions, près de nous, une mine d’énergie, d’une richesse extraordinaire, que nous laissions se perdre.

Dès avant la guerre de bons Français avaient compris tout le parti que notre région pouvait tirer de l’utilisation du courant de la Vienne et ils avaient fondé la Société des Forces Motrices de la Vienne.

Cette société a prévu l’équipement de trois chutes entre le pont d’Availles et la pointe de l’ile de Chardes, 1.700 mètres au nord de l’Isle-Jourdain. Elle a en outre projeté l’installation d’autres stations sur la Vienne moyenne et supérieure et elle procède aux études nécessaires en vue de déterminer les autres chutes susceptibles d’être équipées pour faire face aux besoins ultérieurs de son exploitation.

Nous avons déjà fait connaître les particularités de l’usine qu’on inaugura samedi. Rappelons-les brièvement : barrage de 210 mètres ; usine faisant corps avec le barrage et contribuant à la retenue des eaux ; niveau de l’eau stabilisé par des vannes automatiques basculantes ; voilà pour les caractéristiques générales. L’usine comporte trois groupes générateurs de 2.400 chevaux chacun à turbines d’un modèle spécial, à axe vertical, actionnant des alternateurs triphasés de 1.800 kilowatts, qui fournissent un courant de tension 5.000 volts, 50 périodes.

La maison Hersent qui a construit cette usine a élevé un ouvrage qui fait l’admiration de tous les techniciens qui le visitent. Elle a résolu le problème du maximum de sécurité avec le maximum d’élégance.

Cette première usine est donc en service et déjà, depuis quelques semaines, l’énergie qu’elle produit est transportée vers les villes industrielles de la Charente-Inférieure. Nous savons d’autre part que la Société des Forces Motrices se prépare à alimenter en force électrique tous les groupements agricoles de notre région. Voilà qui va donner un formidable essor à notre agriculture puisqu’elle va pouvoir ainsi parer à la crise de la main d’œuvre et recourir plus facilement à des méthodes d’industrialisation qui, jusqu’à présent, lui étaient impossible. Félicitons donc très sincèrement la Société des Forces motrices de la Vienne de l’œuvre accomplie et de ses intéressants projets en voie de réalisation.

Mais félicitons surtout celui de nos compatriotes qui a été l’âme de la Société des F. M., celui qui a été son collaborateur le plus précieux, nous avons nommé M. Raison, banquier, rue Théophraste-Renaudot. (…).

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