1255714/11/1984POITIERS
Un tueur sadique qui assassine des vieilles dames dans Paris. La mort d’un jeune ouvrier turc à Epône... Il n’en faut pas plus pour que le journaliste interpelle les responsables du syndicat FO de la police, peu de temps avant l’assemblée générale de la section départementale, ce mardi soir à la maison du peuple.
Pour Jean-Louis Cerceau et Gérard Gamblin, secrétaires généraux adjoints de la Fédération, il est clair qu’il est plus facile de « faire prendre la mayonnaise » que de régler des problèmes qui n’ont aucun lien entre eux. « Les vieilles femmes, les Turcs ? De tout temps il y a eu des faits de ce genre. La montée de la violence, quelquefois, c’est l’affaire de deux ou trois voyous. Dans le métro, on terrorise un gamin de onze ans pour lui voler son blouson. Quarante personnes assistent à la scène sans rien dire. La société a la police qu’elle mérite...
Si elle veut une police mobilisée, iI faut qu’elle la mérite, qu’elle prenne ses responsabilités... On assiste à une montée de la criminalité de comportement. C’est bien sûr lié au chômage, à la délinquance, à certaines formes d’urbanisation. Les policiers sont confrontés tous les jours à ce qu’il y a de plus moche dans la société. Ça peut conduire à des bavures. FO n’exclut pas les fautes graves.
La montée de la violence, c’est un cercle infernal qu’il faut briser. A défaut de multiplier les effectifs, il faudra compenser par un matériel plus performant, mieux adapté, plus moderne. Ça passe par des technologies nouvelles comme l’informatique. Des moyens en matière de radio, d’identification d’empreintes digitales. Un armement adapté à celui que l’on trouve en face, chez les truands. Pour lutter contre la délinquance de comportement, un effort de formation axé sur les techniques d’intervention. Une meilleure application des peines aussi ».
Les responsables FO (MM. Cerceau, Gamblin, Expert et Gourdon sur le plan local) disent que le budget de la police est inférieur de 2 % au budget général : « A un moment où des problèmes de sécurité se posent, on peut s’en étonner ». L’étonnement, c’est aussi de voir que des policiers, en ville, doivent s’occuper des cartes grises et des plis à porter aux autorités locales, « charges qui pourraient être assurées par des auxiliaires d’administration ».
En 1982, les charges de transfert et de garde de détenus au palais de justice ou à l’hôpital ont pris 13.000 journées « hommes ». Et d’émettre l’idée que l’on pourrait soulager la police de tâches aussi mal perçues que les contraventions pour stationnement gênant.
le 22/02/2024 à 19:16
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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