1256117/11/1984POITIERS
Le Conseil général doit décider la semaine prochaine de la réorganisation du Centre départemental de l’Enfance (...). L’intersyndicale et l’ensemble du personnel de cet établissement (environ 80 agents), ne renoncent pas à convaincre les élus, de la nocivité, selon eux, de ce projet : ils ont constitué un dossier complet adressé aux conseillers généraux et à tous ceux qui travaillent avec le CDE, et informent la population au moyen de tracts.
Leur porte-parole souligne qu’ils agissent “dans l’intérêt des enfants accueillis, et de l’ensemble de la collectivité”, et explique : on va réduire le nombre des enfants à 43 en moyenne, et le nombre des agents de 80 à 43. II y aura un agent pour un enfant. Mais dans un établissement ouvert nuit et jour, et où tout le monde ne s’occupe pas directement des enfants (il y a des agents de service dans cet effectif).
En réalité, pour s’occuper réellement des enfants, il y aura une personne pour un groupe de six à dix enfants, selon l’âge.
Dans ces conditions, estiment les professionnels (puéricultrices, éducateurs, psychologues... etc.), iI est impossible de faire le travail de qualité qu’exige la situation de ces enfants venant de familles “à problème”. Résultat : on fera de la garderie, et ce sont des enfants qu’on retrouvera plus tard dans d’autres établissements, pour délinquance, en psychiatrie ou ailleurs. La société n’y aura rien gagné.
Le projet soumis au Conseil général, affirme le personnel, ne tient compte que des critères financiers, à court terme, parce qu’il a été fait par un cabinet privé spécialisé dans les entreprises en difficulté. Donc par des gens qui ne connaissent pas non plus les problèmes de ces enfants, ni les “soins” qu’ils exigent. L’espoir du personnel et de l’intersyndicale, qui ne sont pas hostiles au principe d’une réorganisation, c’est d’obtenir qu’une autre étude soit réalisée.
Par ailleurs, l'union Santé CGT estime qu’il “faut maintenir le potentiel d’accueil pour les familles dans la détresse, ou pour les enfants et jeunes en difficulté”. Elle considère que “les besoins existent, et si on ferme ici, il faudra ouvrir ailleurs (Poitiers, Châtellerault) à la charge des budgets municipaux”.
La CGT appelle à s’unir dans l’action “pour empêcher ce mauvais coup”. En soulignant, devant l’absence de poste au CHU pour accueillir les agents écartés, que “M. Monory fait la preuve que le licenciement d’agents de la Fonction publique est possible...”.
le 23/02/2024 à 08:54
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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