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1261013/12/1984MONTMORILLON

RANGER : LA REPRISE DU TRAVAIL DANS L’AMERTUME

Le comité d’entreprise veut que la lumière soit faite sur la gestion passée

La plupart des lettres de licenciement de plus de 300 employés de Ranger et SIM sont parvenues à leurs destinataires hier matin. Dans les usines, toute la journée, on s’informait pour savoir qui, ici ou là, était gardé pour la reprise d’activité prévue ce matin avec 331 personnes, reprise présentée par le syndic commune une condition essentielle pour l’aboutissement du plan présenté par le groupe Pinault-France.

L’amertume se lisait sur tous les visages, alors que deux questions revenaient : va-t-on réparer les erreurs commises dans le choix des licenciés et connaîtra-t-on un jour la vérité sur la gestion des dernières années ?

Depuis le dépôt de bilan de la société Omnium Financier Meubles, le 27 novembre dernier, on savait que des licenciements étaient inévitables ou du moins souhaités pour une éventuelle reprise. Mais, jusqu’à hier matin, le personnel était resté dans l’ignorance quant aux personnes concernées.

Le couperet est tombé avec l’arrivée, comme prévu, des lettres de licenciement. Aux usines, on arrivait par petits groupes, selon l’heure de la distribution du courrier à son domicile. Ici et là, à discuter, ceux qui étaient gardés et ceux qui ne l’étaient pas. Savoir, c’est bien ce que l’on attendait depuis tant de jours et le moment venu la colère de beaucoup a éclaté. Avec des mots, mais aussi parfois des actes. Quelques incartades ou encore ce responsable de fabrication qui a brûlé toutes ses archives. Il était dans la maison depuis le tout début, en 1959 ; licencié après 25 ans, il déclara, amer : « Nous n’avons eu qu’un seul patron (Ranger), les autres n’étaient que des... ».

On s’est libéré de sa rancœur en prenant à partie la direction, en réglant les comptes pour accuser tel ou tel d’avoir trafiqué et contribué au démantèlement. Mais dans la grande majorité, on est resté digne dans l’épreuve, qui pour plusieurs prenait des allures de drame.

Ces drames, des cas sociaux inscrits sur la liste des licenciés, les représentants du comité d’entreprise et les délégués syndicaux en ont discuté avec M. Schmitt, le syndic ; 26 ont été examinés et la réponse sera rendue vendredi ou lundi au plus tard. Le syndic a aussi précisé l’état des négociations en cours pour régler les arriérés de la mutuelle. Une négociation qui doit être difficile, puisqu’il n’y a plus d’argent dans la caisse de l’Omnium. Ce qui a fait dire à Me Schmitt au cours du comité d’entreprise : « Il faut que la reprise ait bien lieu demain matin (aujourd’hui donc) pour redémarrer la facturation, sinon l’avenir est compromis ».

Mais cet argent, ce déficit de 14 milliards sur les deux dernières années dont on parle, où est-il passé ? C’est la question que la plupart se posait hier, voulant dire « à quoi doit-on notre sacrifice ? ». La réponse, on devrait l’avoir. C’est en tout cas le vœu de la CFDT, qui a demandé au syndic le bilan et le compte d’exploitation des trois dernières années et l’embauche d’un expert-comptable.

Il reste le désarroi dans lequel sont placés plus de 300 personnes. Pour elles, on espère que la discussion pour la reprise de la SIM et peut-être de l’atelier tube-fer se concrétisent au plus vite. Que des mesures concrètes soient prises pour leur formation, leur reclassement. Pour ceux qui restent, ceux qui reprennent leur poste de travail ce matin à 7 h 45, il faut croire que le plan de reprise du groupe Pinault, actuellement en cours de rédaction, sera effectivement signé et que le développement projeté par ses responsables pourra avoir effectivement lieu.
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le 28/02/2024 à 13:37

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

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