1262118/12/1984CHATELLERAULT
« 5 pour cent proposés par la direction alors que l’inflation est de 8 pour cent, et encore avec report sur les salaires de 85. Telle est l’amère constatation du syndicat CGT de la Sochata qui déplore l’attitude de certains autres syndicats prêts à s’accommoder « du partage de la pénurie ».
« La direction générale reconnaît le bien-fondé de notre argumentation », déclare la CGT, constatant, que la direction se plie aux directives de M. Fabius dont l’attitude est comparable à celle de M. Barre et de poursuivre : « Ce n’est pourtant pas cela que les travailleurs de la Sochata ont souhaité, avec beaucoup d’autres d’ailleurs, depuis 1981. A cette période, M. Mauroy disait que les entreprises nationalisées devaient être le fer de lance de la politique économique et sociale du nouveau gouvernement ».
Suit une analyse dans laquelle le syndicat CGT dénonce une alliance objective du patronat et du gouvernement dont l’effet pourrait être « la remise en cause de tous les acquis économiques et sociaux gagnés par les travailleurs pour eux, mais aussi pour la nation (nationalisation, protection sociale, droit du travail depuis près d’un siècle de lutte continue » (le patronat étant en cela relayé sur le plan politique par la droite).
Le processus ne peut qu’être renforcé s’il se trouve dans les grandes entreprises nationalisées faisant partie du secteur public, « des travailleurs désabusés et désemparés » contre lesquels la CGT réagit en faisant observer que par simple perte du pouvoir d’achat (8 %, 5 %) « c’est 150 millions de centimes qui seront perdus pour l’économie châtelleraudaise, soit l’équivalent de 26 voitures de 5 à 6 cv ou de 350 téléviseurs couleur ».
D’où le côté illusoire de l’action « de certains responsables locaux qui axent leur mission municipale sur la création d’emplois dans le commerce et l’artisanat. Comme quoi la lutte des uns pour le pouvoir d’achat maintient aussi l’emploi des autres ». En outre « l’amputation de 3 pour cent des salaires, cela fait 26,7 millions de centimes en moins pour les caisses de Sécurité sociale ».
Si la CGT admet que 57 personnes ont été embauchées en 84 à la Sochata, elle fait observer que cela n’a fait que faciliter dans le cadre de l’UPV, le dégraissage d’autres entreprises du Châtelleraudais (Julien, Serfo, AMS, Sfena) avec pénalisation au plan salaire et qualifications.
Grief supplémentaire, « la convention sociale d’entreprise signée en novembre dernier par la direction générale et les syndicats est freinée dans son application locale ».
La CGT observe que les salariés ne s’en laissent pas compter et le font savoir par de fréquents arrêts de travail ou bien ou soutenant à une large majorité les propositions du syndicat CGT comme lors des élections professionnelles du 6 décembre, et de conclure : « Comme quoi, si la Sochata est épargnée pour l’instant par le chômage partiel ou total, il n’en est pas moins vrai que son personnel n’est pas à l’abri de toutes les mauvaises décisions prises actuellement par les ministères de tutelle qui trouvent de zélés relais de transmission en la personne des cadres de direction de l’entreprise ».
le 28/02/2024 à 15:16
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
Espace Militants v0.3 - UD CGT 86 - http://cgt-ud86.org