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1262219/12/1984POITIERS

COMITÉ LOCAL DE L'EMPLOI — LES TRAVAUX D'UTILITÉ COLLECTIVE FONT “BOUGER LES CHOSES…”

On ne sait pas si les travaux du comité local pour l’emploi sont d’utilité collective, mais la réunion d’hier, la première depuis le printemps, a permis un échange intéressant - et sans doute pas inutile - précisément sur les “travaux d’utilité collective” (les TUC). Un échange du moins entre ceux qui acceptent d’en parler.

L’Union patronale s’est abstenue, comme annoncé, en considérant que les entreprises ne sont pas concernées*. Et la CGT, avant de se retirer, a lu une déclaration où elle considère comme “démagogiques” les mesures gouvernementales, et indique qu’elle s’y opposera.

La CFDT a émis des réserves sur les TUC, mais juge l’initiative intéressante si elle permet une réelle insertion et “s’inscrit dans une perspective de développement de l’emploi”. Le dialogue s’est donc engagé avec les autres syndicats, les élus (au nombre de deux seulement), les représentants de la Direction du Travail, de la Chambre de Métiers et de la Maison de la Formation.

Quelques points d’information d’abord. Les TUC sont des travaux proposés par des communes ou associations à des jeunes de 16 à 21 ans, à mi-temps et pour un maximum de 1 700 F par mois. Dans la Vienne, 5.700 jeunes recensés répondent aux conditions.

A ce jour, 106 conventions sont signées pour 228 TUC. Les projets sont nombreux, notamment de la part de municipalités dans le cadre de leur budget pour 1985 et sur Poitiers par exemple 100 à 150 TUC seront proposés prochainement. Mais les demandes sont également nombreuses et souvent spontanées, avant même que les projets ne soient connus (à peu près 250 candidatures reçues à Poitiers). La préfecture a mis en place une procédure exceptionnellement rapide, qui permet d’instruire les demandes en une semaine.

Voilà pour les chiffres. Sur le fond, les participants ont considéré que « les TUC ne créent pas un sous-prolétariat, il existe, c’est cette masse de jeunes en grande partie sans diplôme ». Dans cette situation, tout le monde est d’accord pour ne pas rejeter « ce qui peut être facteur d’espoir ». Et les TUC peuvent l’être « s’il ne s’agit pas de faire balayer les rues à un jeune pendant un an ». Il faut faire en sorte que le travail soit formateur, sans qu’il s’agisse d’un retour à l’école (les jeunes en question s’y refusent).

« Pour une commune, c’est moins un problème financier que d'imagination » dira un maire : si le jeune, pendant la durée du TUC, prouve son utilité, sait faire des propositions, la commune peut créer à la suite un emploi pour répondre au besoin mis en évidence. Des emplois d’initiative locale peuvent faire suite aux TUC. Ou encore la mise sur pied d’entreprises « intermédiaires », certaines associations y travaillent. Bref, il y a des formules d’aide pour faciliter la transformation d’un TUC en un véritable emploi.

On n’en est pas là, mais les participants sont convenus que pour aller dans cette direction, il faut un « plan d’accompagnement » aux TUC. Et plutôt que chaque « employeur » y réfléchisse dans son coin, les élus poitevins vont proposer une mise en commun des idées et des énergies (une réunion est prévue fin janvier). De nombreux partenaires sont prêts à apporter leur concours, de l’Éducation nationale à des associations de retraités... Le comité local de l’emploi ne sera peut-être pas de trop.

* Sur l’autre sujet à l’ordre du jour, la formation alternée (qui n'a pas été débattu), l’Union patronale a fait valoir que toutes réunions utiles ont déjà eu lieu.

 

 

le 28/02/2024 à 15:37

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

comité, jeune, précarité

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