1266722/12/1984CHATELLERAULT
La location gérance de Biro (50 salariés) par la Sté Safeti étant arrivée à son terme, le tribunal de commerce de Paris avait à statuer jeudi sur les trois dossiers présentés par les repreneurs potentiels de l’usine châtelleraudaise. Ces dossiers proposaient, pour le premier, la reprise d’une vingtaine de salariés seulement ; pour le second, celle de la quasi-totalité des employés ; et pour le troisième, émanant de la Safeti, la poursuite de l’activité avec l’ensemble du personnel. Or, pas plus du côté du tribunal que du côté des syndics n’a filtré la moindre information concernant le jugement rendu si ce n’est une nouvelle officieuse prise auprès du greffe et selon laquelle le premier dossier prévoyant 30 licenciements aurait été accepté. Ne sachant pas à quelle sauce ils vont être mangés, et considérant que le mutisme qui leur est opposé est de bien mauvais aloi, les salariés de Biro ont décidé hier matin de prendre les devants et d’aller demander des éclaircissements à la mairie de Châtellerault.
Estimant que les pouvoirs publics portent une part de responsabilité dans cette affaire, les manifestants ont déployé des camions-incendie devant l’hôtel de ville et arrosé les marches du bâtiment avec de la mousse carbonique cependant qu’on pouvait lire sur des banderoles des slogans souhaitant, ironie amère, un « Joyeux Noël à Edith Cresson ».
A la suite de cela, une délégation a été reçue pendant une demi-heure par M. Croiset auquel il a été demandé si la nouvelle officieuse est fondée ou non. Selon les délégués du personnel, leur interlocuteur a fait allusion à des « bruits de couloir » tout en restant, par ailleurs, très évasif. Les manifestants, qui ont sollicité dans l’après-midi une audience auprès du co-syndic, Me Munaux, ont malgré tout obtenu l’assurance d’être reçus aujourd’hui par le ministre du Redéploiement industriel et du commerce extérieur.
Il n’en demeure pas moins que tous sont inquiets : si le carnet de commandes est bien garni, l’usine tourne cependant au ralenti car elle manque de matière première par suite de difficultés de trésorerie.
Photo : Les salariés de Biro devant l’Hôtel de ville
le 29/02/2024 à 19:06
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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