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Le congrès de l’Union régionale CFDT des PTT a réuni jeudi et vendredi aux Bois de Saint-Pierre, près de Poitiers, plus de soixante responsables des syndicats de Poitou-Charentes.

Les orientations débattues - après adoption du rapport sur les trois années passées - confirment la volonté de la CFDT de développer « un syndicalisme de propositions, de mobilisation et d’action, plutôt que de dénonciations systématiques et stériles... ». Le congrès national réuni l’an dernier à La Rochelle a ouvert cette voie.

Il est d’autant plus urgent de s’y engager que, pour la CFDT, les PTT sont « à la croisée des chemins ». Ainsi de la poste : « elle connaîtra le déclin si un plan de modernisation intégrant les technologies nouvelles n’est pas rapidement mis en œuvre ». Le secrétaire régional, Claude Derozier cite l’exemple de la concurrence de la carte bancaire : « la poste est prête depuis sept ou huit ans à cette évolution, mais rien n’est engagé et les activités les plus rentables risquent d’aller aux entreprises privées ».

Quant aux Télécommunications, leur période d’expansion a coûté très cher (100 milliards d’endettement). Les ponctions sur leur budget coïncident d’une part avec la saturation de la demande. Exemple du Poitou-Charentes : 57.000 lignes produites en 1982, objectif maximal de 27.000 cette année... Et d’autre part, « il n’est pas sûr que les Télécom françaises puissent résister aux restructurations industrielles nées de la déréglementation (perte de monopole), et dominées au niveau international par les Américains ». Là encore, la CFDT réclame plus de dynamisme et l’installation de 2.000 minitels par an dans la région est un objectif insuffisant et d’ailleurs inférieur à la demande.

Dans ce contexte, le budget en réduction de 1985 « pèse au contraire sur les frais de fonctionnement, porte atteinte aux effectifs et à la formation professionnelle. Il aggravera la qualité du service public comme les conditions de travail des agents... ».

Si le congrès a fait le constat de certaines avancées, il estime par contre que de telles inquiétudes justifient une plus grande mobilisation, autour des grands axes que sont le renforcement de l’unité des PTT et de l’autonomie de son budget, et le rapprochement des pouvoirs de décision « au plus près des usagers et du personnel ».