1273826/04/1985CHATELLERAULT
Dans un communiqué, l’intersyndicale CFDT de la SFENA (établissements de Vélizy, Châtellerault et Orly) analyse la situation de l’entreprise. Après avoir rappelé que la société avec près de 3.000 salariés rassemble aujourd’hui des compétences qui lui confèrent une position parmi les meilleurs dans la course aux nouvelles technologies aéronautiques et spatiales dues à la qualité de ses salariés et à la richesse de leur travail ayant permis des investissements en moyens matériels au cours des dernières années, elle exprime ses inquiétudes pour l’avenir. Elle évoque l’absorption par Crouzet, société privée en 80-81 contestée par le personnel et annulée en 1982, la remise de la SFENA dans le secteur public sous contrôle majoritaire de l’aérospatiale.
Elle estime que cette opération se solde par un retard dans le développement de la société, par une transmission de son savoir-faire. Depuis que la SFENA est entrée dans le giron de l'aérospatiale, une chape de plomb recouvre peu à peu tous les secteurs de l’entreprise, l’absence de prises de décisions, incertitude sur les choix industriels et stratégiques. La SFENA demande régulièrement à ses actionnaires, mais en vain, un apport de fonds propres. Elle s’autofinance de façon importante et s’endette alors que l’aérospatiale déclare ses bénéfices.
Les salariés de la SFENA et la CFDT savent aujourd’hui que des incertitudes subsistent quant à l’avenir industriel de l’entreprise. Les relations Thomson-Aérospatiale laissent la SFENA sur la touche et la font dépendre de leur propre politique industrielle.
Les conséquences se font sentir surtout chez les salariés : baisse des effectifs, chômage partiel en 1984 à Châtellerault 141 licenciements en 1985 pour rétablir la situation financière.
L’apport de fonds propres que la SFENA devait obtenir à la suite de cette opération devient problématique selon l’Aérospatiale.
La CFDT indique qu’il est temps que la SFENA s’affirme, non seulement face à la concurrence mais aussi face à l’Aérospatiale. Elle souligne que la SFENA est un maillon important de l’industrie dans le secteur public pour l’indépendance nationale en matière de technologie et de défense et elle invite en conclusion tous les partenaires qui ont une responsabilité dans la vie de l’entreprise à dire la vérité sur le présent et le proche avenir industriel de celle-ci.
le 06/03/2024 à 09:51
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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