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Premier mai, fête des travailleurs. Une manifestation plutôt discrète sans grand tapage. Pas de défilé, ni de slogans vengeurs déballés en place publique.

Les militants se sont malgré tout retrouvés dans la cour de la Maison du Peuple hier matin pour faire part de leur mécontentement et surtout de leur lassitude de voir la crise s’éterniser. Une lassitude que traduisait bien finalement ce rassemblement entre syndicalistes parlant le langage de la désillusion : la CGT, la FEN, rejoints par l’Union nationale des étudiants marocains.

Pendant ce temps, deux étages plus haut, la CFDT se mobilisait autour de syndicalistes emprisonnés dans cinq pays différents.

Alors dans la cour de la Maison du peuple, le mégaphone nous a renvoyé en écho des mots que l’on connaît bien : crise du capitalisme, course aux armements, Pershing et guerre des étoiles (salut Montand !), TUC pour cacher la forêt des chômeurs, spectre du racisme, exploitation des travailleurs.

Insolite était cette voix nouvelle des étudiants marocains pour s’élever publiquement contre les libertés bafouées au Maroc et, là encore, la poussée raciste et xénophobe en France.

Un premier mai un peu confidentiel qui aura malgré tout rappelé quelques vérités essentielles (mais que l’on a déjà entendues par ailleurs).

Photo : Sylvette Rougier, secrétaire CGT, harangue les camarades