1278730/05/1985CHATELLERAULT
Dans un communiqué dont nous extrayons les points les plus importants, les syndicats CGT de la SFENA et de la SOCHATA, à l’occasion du 36e salon international de l’AéronautIque et de l’Espace qui se tient du 31 mai au 9 juin au Bourget, analysent la situation actuelle et les perspectives d’avenir des deux entreprises qui emploient plus de 1.500 salariés à Châtellerault. Pour eux, les stratégies des directions ne s’orientent pas vers un développement important de l’emploi.
Si à la SOCHATA, l’effectif est en hausse, les embauches sont actuellement bloquées en raison d’une situation financière préoccupante. De son côté, la direction de la SFENA vient de recourir à un plan social se traduisant par 45 licenciements économiques.
Après avoir énuméré les diverses mesures financières prises dans les deux entreprises, les syndicats indiquent que le transfert financier aux banques représente deux mois de salaire pour chaque salarié.
Ils estiment que le fruit du travail des salariés des deux entreprises sert quasi exclusivement à remplir les coffres des banques au détriment de l’emploi industriel et surtout du pouvoir d’achat des salariés sérieusement amputé depuis plusieurs années.
Des perspectives industrielles existent pour la SFENA avec la centrale inertielle à gyro-laser, ce pourquoi la CGT apporte son soutien.
Cependant, malgré les déclarations de M. Auroux, au conseil des ministres du 8 janvier dernier, soulignant que l’année 1984 avait été bonne pour l’aéronautique et que 1985 se présentait bien, les travailleurs de la SOCHATA et de la SFENA se demandent quel sera leur avenir au vu des situations financières des deux sociétés et des prévisions industrielles du gouvernement vis-à-vis d’un certain nombre de projets.
L’A 320 est en cours de construction, la « redistribution de cartes » au niveau des équipementiers fait qu’aujourd’hui c’est une centrale à gyro-laser américaine qui est montée et non pas une centrale SFENA.
Quelle place occupera demain la SFENA avec ses centrales inertielles à gyro-laser face au deuxième pôle de la SAGEM, de même face au développement du gyromètre à fibre optique de Thomson ?
L’ATR 42 sera-t-il équipé de matériels français au lieu de ceux de l’américain Sperry ? Les moteurs des compagnies françaises seront-ils réparés à la SOCHATA, le premier réparateur européen de turbo-propulseurs ?
Mettre en échec l’avion de combat européen
D'autre part, les syndicats CGT de la SFENA et de la SOCHATA-SNECMA se prononcent pour la fabrication de l’avion de combat français à partir du produit actuellement en construction chez Dassault, baptisé « Rafale » équipé d’un moteur SNECMA M 88, de l’électronique Thomson et SFENA et à laquelle pourront coopérer de nombreuses entreprises françaises.
Ils rappellent que mettre en échec le projet d’avion de combat européen c’est garantir notre indépendance nationale et notre sécurité et ils affirment leur volonté de maintenir les capacités scientifiques industrielles et l’emploi, de refuser l’escalade dangereuse et inacceptable de la guerre des étoiles et d’agir pour la paix et la désarmement.
Ils appellent les salariés à exprimer leurs revendications à l’occasion du 36e salon du Bourget et ils invitent la population à visiter ce dernier pour se rendre compte du haut niveau technologique de leurs productions en s’arrêtant particulièrement aux stands de leurs sociétés. Enfin, ils annoncent une journée « Portes ouvertes » à la SFENA, le 22 juin.
La SFENA associée au programme HADES
Madame Edith Cresson, ministre du Redéploiement Industriel et du Commerce extérieur, et maire de Châtellerault, vient de recevoir de M. Charles Hernu, ministre de la Défense, la lettre suivante :
Madame le ministre et chère collègue,
« Vous avez attiré mon attention sur le concours que la SFENA était susceptible d’apporter au programme d’armement nucléaire préstratégique HADES, j’ai le plaisir de vous annoncer que la SFENA a été retenue comme contractant de l’Aérospatiale pour la réalisation des commandes de gouvernes du missile.
« Cette décision doit apporter à l’usine de Châtellerault une charge de travail sur 5 ans de l’ordre d’une vingtaine de personnes pour le développement et la fabrication de la partie mécanique de ces gouvernes.
« Mes services ont considéré que celle-ci était en mesure de satisfaire pleinement les performances requises qui correspondent à un haut niveau technologique. La réussite de la SFENA, outre l’importance qu’elle revêt pour la tenue des objectifs du programme HADES, devrait donc conforter notablement son avenir ».
le 14/03/2024 à 11:55
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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