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Certains espéraient beaucoup plus, d’autres trouvaient que c’était déjà extraordinaire : le premier bilan à chaud de la « journée solidarité-chômage », samedi à Poitiers, balançait entre ces deux teintes.

Les membres de la dizaine d’associations présentes espéraient recevoir la visite d’un beaucoup plus grand nombre de Poitevins. Mais, à considérer la nouveauté de la démarche, ils se reprenaient vite. Tout l’après-midi, place Leclerc, ils ont quand même noué des contacts, avec des chômeurs ou non, et certains avaient le sentiment de sortir pour la première fois de leur isolement.

Et puis surtout, ils étaient satisfaits d’avoir réussi à mettre le chômage « sur la place publique », pour qu’il ne soit plus considéré comme une maladie honteuse, « pour qu’il soit regardé autrement qu’à travers la SKF », disait quelqu’un. Pour qu’il soit regardé comme le fait la troupe de chômeurs parisiens « La Pêche », dont le spectacle a été apprécié. Ces chômeurs-là ont l’ambition de « redonner la pêche » aux autres, ce ressort et cette prise en charge par quoi tout peut commencer.

L’appel rédigé par ce collectif d'associations a recueilli un grand nombre de signatures et la solidarité financière s’est traduite par une collecte d’environ quatre mille francs qui serviront aux projets concrets déjà sur les rails.

L’échange d’idées s’est poursuivi en fin d’après-midi à la Maison du Peuple, où il était question de savoir comment donner une suite concrète à cette journée de sensibilisation.

Nous y reviendrons.

CGT, une mascarade

L’Union locale CGT « a refusé de participer à cette mascarade de lutte contre le chômage… dû au mode de production capitaliste basé sur la seule recherche du profit ». La seule solution, écrit-elle, « c’est la lutte pour l’emploi, lutte pour défendre les emplois existants, lutte pour en créer de nouveaux en améliorant les conditions de travail de chacun ».

Et elle rappelle que le comité de chômeurs CGT tient des permanences tous les mardis de 10 heures à 12 heures, au centre social du Clos-Gaultier.