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Les caisses sont vides, les services se dégradent

Sous des formes diverses, d’une administration à l’autre, les fonctionnaires de Force Ouvrière et de la CGT participaient hier à une action nationale. Il semble que les arrêts de travail, là où ils étaient prévus, n’aient été observés que par une petite partie des agents, de 5 à 30 % selon les services.

Mais d’autres actions moins visibles du public, telles que réunions d’information, pétitions, motions, etc., se sont déroulées ici et là. Force Ouvrière appelait en outre les agents, là où c’est possible, à faire une sorte de grève du zèle en ne répondant plus aux sollicitations du public, qu’elles soient téléphonées ou formulées aux guichets. A la direction de l’action sanitaire et sociale et au Trésor, par exemple, les usagers ont été ainsi priés de présenter à nouveau leur demande le lendemain.

Cette forme d’action, nouvelle, avait pour but de sensibiliser les agents eux-mêmes, mais aussi le public, aux difficultés croissantes que rencontrent les fonctionnaires pour leur rendre un service de qualité. Chaque fois que ce fut possible, des explications étaient donc fournies aux usagers pour montrer que s’il y a des retards et des ratés dans l’administration, ce n’est pas la faute du personnel mais bien du manque de personnel.

Force Ouvrière souhaitait ainsi s’attaquer à la mauvaise image des agents de l’État, en faisant mieux connaître la réalité des conditions de travail. Et la situation ne saurait que s’aggraver, annonce FO : « avec le budget 1986, on va à la catastrophe. Il gèle 25.000 emplois au niveau national, soi-disant pour, financer la modernisation. Mais en attendant la mise en place des technologies nouvelles, le même travail reste a faire, avec moins de personnel. La qualité des services ne peut que se dégrader encore ». Dans la Vienne, il n’y a plus de crédits pour payer les déplacements des agents de la DDASS et au Trésor, on est obligé de fermer les bureaux publics certains jours pour faire face au travail interne : avec de tels exemples, FO entend tirer la sonnette d’alarme.

Les élus qui ont voté ce budget et qui sont aussi administrateurs de collectivités ou d’organismes locaux, souligne le syndicat, vont devoir donc sans tarder tenir un autre langage. Mais c’est bien autant en direction des usagers que des pouvoirs publics qu’était destiné ce « coup de semonce » en attendant peut-être une action plus dure à la rentrée, « le public doit prendre conscience du fait que 80 % des fonctionnaires gagnent moins de 5.000 F par mois, c’est-à-dire qu’ils paient cher et depuis longtemps, une garantie de l’emploi qui n’est d’ailleurs plus assurée ».