1281827/06/1985POITIERS
La société TESRO, qui a repris depuis un an les caravanes Tesserault, est en difficulté. La direction va demander ces jours-ci l’autorisation de licencier 24 des 64 salariés de l’entreprise. Pour le P-DG, M. Brun, cette mesure est devenue urgente et indispensable, pour compenser les conséquences d’une saison tout à fait catastrophique et permettra à l’entreprise de durer.
« Nous avons bien travaillé au début de l’année », explique-t-il, « mais alors que mai et juin sont les mois les plus importants, nous avons vendu moins de caravanes qu’en janvier et février. C'est une année noire pour toute la profession, même les « grands » sont en chute de 25 % malgré des remises de prix de 20 % sur les foires et salons. Il faut savoir que Caravelair a licencié 200 personnes, et qu’il y a eu un mois et demi de chômage chez Sterkeman bien qu’ils appartiennent tous deux au groupe du Crédit Lyonnais qui contrôle 90 % du marché... Le marasme d’ailleurs ne touche pas seulement la caravane. Les gens n’ont pas d’argent et ne veulent pas faire du crédit ».
Dans ce contexte, TESRO a cherché des débouchés nouveaux, mais ce sont des solutions sans effet immédiat et qui supposent la mise en place de financements. Or l’entreprise manque de capacité financière. Son stock « l’asphyxie », et elle est en outre confrontée à des impayés de la part de concessionnaires jusqu’alors solides mais touchés eux aussi par la crise.
En avril déjà, 9 licenciements ont été refusés par l’administration. Le nouveau plan de redressement que la direction se propose de présenter au CODEFI (Comité départemental de financement), vise à « tenir l’hiver prochain » en changeant de créneau : TESRO espère se placer auprès des forains qui changent annuellement leur caravane (grand modèle) au salon d’octobre, et achètent jusqu’alors des allemandes. Dix pour cent des 1.200 caravanes vendues à cette occasion serait un objectif qui permettrait de tenir.
De son côté, la CGT considère la situation de l’entreprise comme « extrêmement préoccupante » et réclame « la levée des entraves » aux solutions qu’elle préconise (et que nous avons récemment rapportées). Le syndicat dénonce à la fois « l’autoritarisme de la direction, l’absence totale de liberté syndicale (pas d’élection de représentativité), la privation d’initiatives professionnelles », l’attitude de la banque et la politique du gouvernement réduisant le recours aux coopératives ouvrières ou « solutions semblables ». « Pour autant », conclut le syndicat, « des solutions continuent d’exister » à condition de prendre les mesures sociales et économiques appropriées.
le 15/03/2024 à 09:50
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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