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1284922/08/1985POITIERS

TESRO : LES LICENCIÉS S'EXPLIQUENT

Référé au tribunal contre l’occupation des locaux

Depuis mardi, les salariés licenciés de l’entreprise TESRO, ainsi que des non-licenciés nous dit-on (mais voir ci-dessous), occupent l’usine de caravanes de Chasseneuil. La direction, hier, en a appelé à la justice et les intéressés ainsi que leur syndicat CGT sont cités ce matin devant le tribunal de grande instance, pour « occupation empêchant tout travail ».

Plus de vingt salariés entouraient hier le secrétaire général de l’UD CGT lors de la conférence de presse destinée à expliquer cette initiative importante. Rappelons que 19 licenciements viennent d’être accordés sur 24 demandés, tandis que l’effectif total est de 63 salariés. Et qu’une expertise est en cours à la demande du président du tribunal de commerce, qui doit en recevoir les conclusions le 28 août.

L’occupation était la seule solution, explique la CGT « parce qu’on ne peut permettre de laisser licencier 19 personnes, dont 18 actionnaires, pour la plupart anciens dans l’entreprise (jusqu'à 22 ans), et membres de la CGT. Ils ont payé de leur personne, et financièrement aussi, pour le démarrage de la nouvelle société : 34 salariés, en effet, ont apporté 1,1 million au capital de la nouvelle société, ce qui en représente 14,78 % alors qu’il faudrait 30 % au personnel pour pouvoir exercer un droit de regard ».

Par ailleurs, des fonds publics ont été engagés, « aucun contrôle n’a été exercé sur leur utilisation. Et alors qu’ils étaient destinés à maintenir l’emploi, on en arrive un an après à des licenciements ». La CGT met fortement en cause « la responsabilité première des pouvoirs publics ». Elle devait rencontrer hier soir le directeur de cabinet du préfet sur ce sujet, et pour réclamer une nouvelle fois une « table ronde ».

Les « occupants » admettent que le marché de la caravane est en baisse. Mais le syndicat répète sa conviction que « des solutions existent, en diversifiant les productions ». De sorte que deux solutions se présentent selon eux, à l’issue de cette occupation. Une relance dont ils sont prêts à négocier les conditions, même au sein d’un groupe ou sous l’égide d’un pool bancaire. Mais « en aucun cas avec la direction actuelle, qui a mal géré ». Deuxième solution, les licenciements sont maintenus :

« Dans ce cas, nous exigerions le remboursement des sommes avancées, pour que les salariés ne soient pas à la charge de la collectivité, et peut-être pour monter une autre affaire ». Il semble en effet qu’un projet mûrisse en ce sens, mais qui n’a pas été rendu public.

La CGT veut par ailleurs faire de TESRO un « point d’appui » de la rentrée syndicale, pour « expliquer la situation du département et du pays et mobiliser autour. Si nous n’avions pas agi depuis des années, l’entreprise n’existerait plus... ».

Les non-syndiqués s’expriment

Le personnel non syndiqué de TESRO s’est exprimé hier, par le moyen du communiqué suivant :

« 19 licenciements économiques ont malheureusement dû être prononcés devant la baisse actuelle de l’activité. Néanmoins, les 44 salariés restant dans l’entreprise croient à sa continuité. Ils déclarent que la campagne de presse actuelle perturbe la bonne marche de la société et risque de compromettre l’action entreprise pour la continuité de TESRO ».

Photo : Le rassemblement devant l’entreprise

 

 

le 15/03/2024 à 12:15

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

caravane, occupation, justice, actionnaire

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