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1285023/08/1984POITIERS

TESRO : LE TRIBUNAL ORDONNE L'EXPULSION MAIS L'OCCUPATION SE POURSUIVAIT HIER

Le Tribunal de grande instance avait été saisi, mercredi, en référé par la direction de la société TESRO, contre l’occupation des locaux. Hier matin, les avocats des deux parties ont exposé leurs arguments et le juge M. Albert (vice-président du TGI) s’est prononcé l’après-midi même : il ordonne « l'expulsion immédiate » des occupants (qui sont pour la plupart les salariés licenciés) et de toute personne étrangère à l’entreprise (sont visés ici les représentants de la CGT). Ainsi que l’apposition des scellés sur les caravanes et autres matériels en stock dans l’entreprise.

Ce jugement ne signifie pas automatiquement qu’il sera procédé à l’expulsion des occupants. Il faudrait pour cela que la direction demande au Préfet de faire intervenir la « force publique » et que ce dernier l’accepte. Interrogé hier, le P-DG de l’entreprise, M. Brun n’avait pas pris de décision sur ce point. L’opportunité de demander l’exécution de ce jugement doit être débattue par le conseil d’administration, qui se réunit ce matin. Pour sa part, il lui paraît difficilement envisageable, pour la sécurité des biens, de laisser des personnes entrer la nuit dans l’entreprise.

Sur le fond du conflit et l’avenir de l'entreprise, son responsable attend évidemment les conclusions de l’expertise en cours pour se prononcer. Mais il ne cache pas qu’il est « très inquiet » des conséquences des événements de ces jours-ci, au moment où « nous essayons de relancer l’entreprise dans le contexte d’un marché en chute de 50 %. Des reconversions s’imposent et les déclarations de ceux qui occupent témoignent d’une vue très partielle des réalités... ».

De son côté, le syndicat CGT considérait hier comme « une lamentable provocation » la démarche en justice et qualifiait le jugement « d’inadmissible ». Ce ne sont pas les attitudes peu reluisantes du patronat qui met à sac cette unité de production qui sont vouées aux gémonies, ni celle d'un gouvernement qui « descend » de sang-froid pièce par pièce l’industrie départementale, mais les travailleurs qui défendent emploi-usine et économie locale... ».

Le syndicat affirme que cette décision ne changera rien à sa détermination. Une délégation devait se rendre hier soir, une nouvelle fois, auprès du Préfet de région.

 

 

le 15/03/2024 à 12:18

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

caravane, occupation, justice

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