1285704/09/1985CHATELLERAULT
La SFENA traverse actuellement une période de surcharge importante, ce dont les salariés se réjouissent après avoir vécu le chômage partiel en 1984.
Ce surcroît de travail a conduit la direction à mettre en place autoritairement une augmentation du temps travaillé par un retour aux 39 heures hebdomadaires pour le personnel productif (500 personnes environ).
A aucun moment les propositions syndicales n’ont été prises en compte. Les salariés de l’établissement, leurs organisations syndicales dénoncent cette attitude non conforme aux objectifs affirmés concernant la politique sociale à mener au sein du groupe Aérospatiale.
A propos du rôle moteur que devrait jouer notre entreprise sur le plan social en matière d’emploi, la Sfena reste opposée à toute embauche de personnel alors que des besoins existent et que les perspectives économiques dans l’industrie s’améliorent de jour en jour.
Au contraire, la Sfena licencie 141 salariés (dont 57 à Châtellerault) rompant avec le contrat-solidarité signé en 1982 qui l’engageait à maintenir les effectifs.
Cette augmentation du temps travaillé, présentée à la veille des congés, comme tous les coups bas, a provoqué la réaction des organisations syndicales et du personnel concerné qui observe 1 h 30 de grève par semaine.
La puissance de ce mouvement a connu un certain flottement bien compréhensible au cours de l’été, mais enregistre à nouveau un « coup de fouet », selon les résultats du dernier sondage, et va probablement se développer encore afin de contraindre la direction à revenir sur de telles décisions qui n’ont plus lieu d'être, compte-tenu du développement de la sous-traitance et du glissement de certaines commandes sur 1986.
La direction, sous couvert de surcharge, cherche, en fait, à mettre en place une certaine malléabilité de la durée du travail, remettant en cause le droit du travail, en transformant les conditions salariales liées aux heures supplémentaires... Gagner en productivité, sans investissements et tout en affaiblissant le potentiel humain et les moyens techniques, sans contrepartie pour les salariés et les collectivités.
Le personnel de Châtellerault a très lourdement subi les conséquences des orientations industrielles et sociales définies au niveau de l’entreprise, mais les autres établissements ne sont pas en reste puisque l’on parle de la suppression de l’établissement d’Orly (150 personnes mutées) et de la filialisation de la division informatique (Orsay, 300 personnes). Des bruits de rapprochement courent à nouveau aujourd’hui (la Sfena étant cette fois-ci en position de repreneur).
Autant de sujets qui inquiètent le personnel et qui n’incitent guère à placer sa confiance dans les dirigeants de l’entreprise, qui continuent à cacher aux salariés la politique qu’ils comptent conduire dans les années à venir.
Les organisations syndicales appellent donc à renforcer fortement l’action syndicale, seule condition pour que la démocratisation du secteur public - issue des droits nouveaux - ne reste pas sans application.
le 15/03/2024 à 13:01
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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